CHRONIQUES ALBUMS

Forgin’Fate, groupe français fondé en 1997 sort aujourd’hui sa première grosse production (qui par ailleurs est auto), baptisée Antares et qui place la barre très haut. De nombreuses personnes ont tendance à trouver que le métal progressif est un style répétitif : nos français sont là pour leur prouver que non.

En effet Forgin’fate surprend de façon incessante. Prenons pour exemple le premier titre, long, mais non moins formidable : The Wise Way qui en dix minutes alterne rythmiques lourdes et rapides, envolées symphoniques et mid tempos ravageurs, mélodiques et acoustiques. Du début à la fin de l’album sont effectués des breaks destinés à mettre en valeur chaque instrument tour à tour, afin de démontrer le savoir faire des musiciens et notamment celui du claviériste qui intervient intelligemment : jamais de surdosage d’orchestration et des soli toujours bien placés. De même la section rythmique est assez phénoménale avec un batteur qui effectue fréquemment des variations (comme dans le monstrueux Endless Life) accompagné d’une basse bien présente qui exécute son travail tout en finesse.

Un autre point positif de cet album est la « brutalité » de certains passages ; le métal progressif n’a pas tendance à sortir des riffs agressifs, et pourtant, les français cognent par moment à tout va et font apparaître les influences non négligeables laissées par la New Wave Of British Heavy Metal. De nombreux riffs syncopés ou purement thrash, qui ne manquent pas de rappeler les premiers Metallica, naviguent dans l’album et permettent aux amateurs de musiques plus extrêmes d’accrocher Antares. Cependant rassurez-vous Forgin’Fate est avant tout un groupe mélodique comme le démontre la succulente balade The Time That Goes By qui rappelle que de bons musiciens font rarement de la mauvaise musique.

En conclusion Forgin’Fate présente avec Antares un album fin, varié et mature qui pioche dans une multitude d’influences et qui sait faire voyager l’auditeur. Je citerai comme exemple Tales From The Middle Age qui par les sonorités électroniques de l’introduction amène dans l’espace et Tribute Tout Athena qui renvoie à la Grèce antique.