CHRONIQUES ALBUMS

Enfin ! Depuis 1989, pas de nouvelles convaincantes au format Compact Disc du légendaire combo Terrorizer ! Composé à l'époque de Jesse Pintado (guitare, ex-Napalm Death), Pete Sandoval (batterie, Morbid Angel), Oscar Garcia (chant/guitare) et David Vincent (basse, Morbid Angel), le groupe avait sorti "World Downfall", considéré par le plus grand nombre comme l'influence Grind/Death la plus forte de ces early 90's.
Après des rumeurs sur leur reformation, les Terrorizer reviennent aujourd'hui. Vincent a été remplacé par Tony Norman (Morbid Angel, ex-Monstrosity) à la basse et à la guitare, et Antony Rezhawk (Resistant Culture) a prit la place d'Oscar Garcia au chant. "Darker Days Ahead" annonce la fin du mutisme et tout cela de manière coup-de-poing.

En effet, ce brûlot frappe fort. Un son qui rappelle fortement celui de Morbid Angel, en particulier sur "Heretic", gras, lourd, non-formaté mais bien audible à la fois nous chatouille les oreilles dès le premier riff. Les lignes de guitares sont incisives, rapides, mêlant riff ultra-lourds, passages rapides en tremolo et autres. Toujours efficaces, les guitares ne débordent jamais sur la démonstration, et restent dans des structures bien définissables et audibles. Moins technique qu'un Morbid Angel, la puissance n'en est pas moins au rendez-vous. Pete Sandoval est impressionnant, offrant un jeu rythmé, carré mais aussi puissant et ultra-rapide. Les passages techniques sont bien sûr maîtrisés, cymbales et breaks placés sur les temps comme sur les contre-temps, sont jeu est diversifié et convaincant. Le son triggé m'a un peu plus gêné, mais ça n'est pas surprenant dans le "milieu", c'est sûrement une manière de rester plus...underground ?

La basse quant à elle alourdit le tout, sans offrir de prestation hallucinante, elle est bel et bien présente, et surtout suit les grattes, ce qui est tout sauf une mince affaire sur certains passages. Je trouve dommage que les guitares ne se démarquent pas l'une de l'autre. Se doublant, elles alourdissent le tout mais n'ont pas d'indépendance. Le style ne le veut pas, mais quelques leads n'auraient pas choqué. Terrorizer reste dans le même esprit qu'auparavant, c'est aussi ça qui fait leur force. Je n'ai pas relevé de variations dans la track-list, mis-à-part l'outro assez glauque où le piano double la guitare.
"Crematorium" est un bon extrait de puissance, "Blind Army" fait ressortir le jeu à la Morbid Angel, "Legacy Of Brutality" est le plus puissant au niveau vocal, grâce à son refrain. La voix, parlons-en. Elle est très audible, mais très lourde et grave à la fois. Pas caverneuse, elle ne fait qu'augmenter la brutalité, accompagnée d'échos sur quelques passages, doublée sur d'autres. "Dead Shall Rise v06" nous offre une version revisitée du "Dead Shall Rise" célèbre de "World Downfall".

Au final, ce skeud s'avère répondre aux attentes formulées pour le retour du groupe. Blast beats, growls rocailleux, incisions guitaristiques, lourdeur provocante de la basse, tout y est et tout est convaincant. Un peu plus de diversité dans les compos n'aurait pas fait de mal à la galette, mais est-ce vraiment un reproche ? Le style souffrirait d'une originalité grandiloquente, et il suffit d'écouter ce CD une bonne dizaine de fois avant d'assimiler sa composition.
Welcome Back Home, Terrorizer !

RIP