En provenance de Portland dans l’Oregon, Kaddisfly sort enfin de l’anonymat grâce à Hopeless records et un contrat discographique en adéquation avec le potentiel du groupe. Car de talent, il en est à coup sûr, question ici. Le ton de ce disque est résolument enjoué avec une gaieté des cœurs comme excuse au pessimisme ambiant. Les américains donnent l’agréable impression d’être d’heureux personnages sans contrainte.
Quant à la musique pratiquée, elle s’apparente à un flot continuel de notes insouciantes, de rythmiques à la couleur de l’azur et il va sans dire que tout cela sens le soleil, les vacances et l’indolence. Le rock qui s’en dégage et qu’il n’est pas inapproprié de qualifier d’alternatif, pourrait s’intercaler entre un Mars Volta moins expérimental et un The Fall Of Troy sans l’exaltation dans l’expression. On peut penser à D’autres formations tels Mogwai sur "Horses galloping on sail boats", Sparta sur "New moon over swift water" et Funeral For A Friend sur "Akira". D’autres éléments comme un piano aérien et quelques effets sur les guitares viennent se joindre à un ensemble d’une richesse d’idées incontestable.
Concernant le niveau général de l’album, j’y ai cru, le temps d’un titre envoûtant comme le chant des sirènes, en somme la chanson parfaite : une intro simple et efficace, une construction intelligente, un refrain entêtant et un chant au timbre agréable et mélodique. Je désenchantais assez rapidement car malheureusement et comme bien souvent, le reste de l’effort n’est pas à l’image de son ouverture. Beaucoup trop de titres sans intérêt, voire carrément ignobles ("Let weight be measured by merit", "What comes of honesty", "Osmosis in c"), parsèment un album qui se voulait pourtant si bien amorcé.
Alors résumons cet amas d’idées, une appréciation contrastée, un disque marqué par son irrégularité mais qui à toutefois le mérite de dégager un entrain fort appréciable. Les bonnes idées et le talent ne manquent pas, il reste peut-être à ce jeune groupe de faire les choix judicieux dans le tracklisting afin d’éviter d’infecter un album de tant de face b. Dommage.
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