CHRONIQUES ALBUMS

Quand on est chroniqueur, il est tres facile de descendre un disque auquel on n'accroche pas à la première écoute, mais avec un peu de conscience « professionnelle » on se dit que le disque qu'on est sur le point de critiquer à surement été créé avec beaucoup de mal et de volonté par son géniteur. Donc on se repasse le disque encore et encore, des fois on s'apercoit que finalement le disque est pas si mal, mais malheureusement dans d'autre cas, l'impression de la première écoute est toujours là...

Et c'est ce qui s'est passé avec ce Opus I : the Khaos hatefile, premier album en date pour Hate profile, projet italien, qui malgré sa maigre discographie existe depuis 1998. Après une première écoute laborieuse, qui a eu du mal à se poursuivre jusqu'à la fin de l'album, je me suis dit que ce groupe n'avait pas de personnalité. Et au fil des écoutes, avec toute la bonne foi du monde, je n'ai pas réussi à trouver un brin de relief dans la musique de Hate profile. Ceci est dù à plusieurs choses. Tout d'abord le son, malgré une production très reussie est bien trop propre pour donner une ame quelconque à une musique qui s'aventure dans les terres du black metal.

Au niveau compo c'est pas folichon non plus, le groupe passe sans vraiment se soucier de la cohérence des morceaux d'un black brutal à des parties death, voire death melodique, à des passages plus lancinants, qui, pour le coup sont beaucoup plus reussis que les autres « styles ». Les riffs sans forcemment être transcendants sont répétés plusieurs fois sans évolution ni arrangement particulier. La voix est correcte mais n'apporte rien elle non plus à la musique. Quand à la batterie, j'ai été surpris quand je me suis apercu que la section rythmique était tenue par un humain. En effet, la batterie est tellement propre qu'aucune variation ne se fait entendre ce qui donne la facheuse impression d'avoir à faire à une boite à rythme. De plus les parties de batteries ne dynamisent pas vraiment les morceaux, si ce n'est par des roulements assez impressionants.

Je pense que ce n'est pas la peine d'en rajouter une couche sur le cas Hate profile. Malgré une production et une execution bien léchée, cet album souffre d'un manque cruel de personnalité qui le rend très peu interessant. Espérons que l'ame pensante du groupe trouvera sa voie sur le prochain album, qui est déja en préparation.