Le roi est mort, vive le roi ! Sentenced fut, sans conteste, un groupe d’exception qui su inscrire de ses lettres dorées le grand livre du metal. Une carrière exemplaire justifiée par des albums qualitativement irréprochables ("Amok", "Frozen", "The cold white light"). Les plus belles histoires ont une fin et je reconnais bien volontiers que l’annonce du split des Finlandais m’a laissé un goût amer dans la bouche. Poisonblack est sensé donc me réconcilier avec donc Ville Laihiala de Sentenced, véritable tête pensante et initiateur du projet.
Contrairement au premier album "Escapextacy", ce n’est plus J.P Leppäluoto, leader de Charon qui assure les vocaux mais bien Laihiala qui, disons le sans emphase, assure un travail admirable. Soignées à son paroxysme, les lignes de chant suave de l’homme s’avèrent être d’une beauté glaciale et s’inscrivent dans ce qui se fait de mieux dans le genre. Même si l’approche et les thèmes exploités sont bien distincts, l’expression que propose aujourd’hui Poisonblack n’est pas à mille lieux de celle qu’exploite Sentenced depuis "Frozen".
On retrouve cette même délicatesse dans les propos, un peaufinage presque excessif dans l’ossature de l’ensemble. Le clavier lui aussi excelle dans l’exercice en déposant subtilement des notes en suffisance pour compléter harmonieusement le résultat final. Le niveau général est fatalement impressionnant, nous avons à faire à un artiste qui maitrise parfaitement son sujet et qui, l’expérience aidant, ne pourrait entacher son art d’aucune maladresse. Bien que certaines mélodies sont un tant soi peu prévisibles, le contrat est rempli de bien belle manière et cette impression de trouble en constatant les aptitudes de certains, à être qualitativement constant avec une apparente facilité, bien vivace. Cela en deviendrait presque insolent tant l’album regorge de perles aussi efficaces qu’entraînantes ("Rush", "Nail", "Raivotar").
S’attirant bien légitimement les projecteurs sur sa propre personne, Ville Laihiala poursuit sa carrière d’artiste post Sentenced avec une classe indéniable. Surpassant de loin le premier essai, "Lust Stained Despair" propose une alternative intéressante à tous ceux qui aiment le gothic metal à chant masculin et qui détestent le posing de The 69 eyes et les simagrées de H.i.m (et oui Mr Vallo, on n’essaie pas de faire du rock n’ roll pour faire mouiller les petites adolescentes) .
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