CHRONIQUES ALBUMS

Tout droit venu de Padoue en pleine Vénétie, en Italie, le jeune Thomas Libero est un artiste multi-instrumentiste qui travaille d’arrache-pied pour faire connaître sa musique aux confins du rock AOR et du hard FM. Malgré son jeune âge, l’homme n’en reste pas moins très expérimenté puisqu’il a à son actif 2 EP, 2 albums et de nombreux singles dont certains classés dans les charts italiens. Et sur les planches, le musicien n’est pas en reste puisqu’il a déjà partagé la scène avec quelques pointures comme H.E.A.T., DGM, Hardline ou Tim « Ripper Owens ». Voilà un CV bien complet ! Avec Mia Guerra, son nouvel album sorti en octobre 2024, Thomas Libero propose un univers musical riche et ô combien bien ficelé...

Pourtant, Thomas Libero n’a pas choisi la facilité en optant pour un chant italien dans un style résolument rock taillé pour l’anglais. Mais ce part pris audacieux est plutôt payant car c’est ce côté qui donne toute sa singularité à l’univers de Libero. Mais derrière cet aspect « exotique », on s’aperçoit vite que le jeune homme possède un savoir-faire indéniable. Ainsi, même si l’ensemble s’avère assez convenu, les mélodies, les harmonies et les structures des compositions sont bien amenées et donne à l’ensemble une jolie accroche (« In Questa Città. », « Restero », « Il Disordine Dei Mille Perché », ...). Qui plus est, Thomas Libero a choisi de l’efficacité avec des titres plutôt courts (3 minutes en moyenne) qui vont directement à l’essentiel (« Bellissimo Disastro », « Eri Tu », ...). Alternant rock énergique (« Lasciatemi Stare ») et ballade rock (« La Mia Guerra »), l’artiste chemine dans un univers bercé d’une douce mélancolie mais résolument énergique (« Nella Notte ») qui fait taper du pied.

Entièrement composé et joué par Thomas Libero entre 20218 et 2024, La Mia Guerra est un disque plutôt bien ficelé, mais pêche parfois un peu dans la production à plusieurs niveaux. Ainsi, on entend clairement les morceaux sur lesquels il y a une vraie batterie (avec Ludovico Antiga) derrière les fûts et les titres avec une batterie électronique qui sonnent un poil plus froids. Qui plus est, le mixage des 3 derniers morceaux par Stef Moro est plus rentre-dedans que celui d’Andrea Sala Danna sur les 9 premiers titres... Rien de rédhibitoire en soi, mais l’album aurait gagné à être un peu plus équilibré à ce niveau-là.

En fin de compte, malgré une originalité un peu en berne au travers de ses 12 titres et un mixage pas toujours homogène, La Mia Guerra est un album plutôt plaisant qui fait bien le job et qui ne manquera pas de titiller l’oreille des auditeurs avertis. En effet, Thomas Libero a su reprendre à son compte toute l’essence du rock AOR / hard FM pour dévoiler son propre univers au travers de compositions sympathique et accrocheuses. Véritablement pétri de talent, il ne manque plus au musicien que de d’affiner son propre style pour se démarquer de la concurrence. Plus facile à dire qu’à faire ? Oui, c’est vrai...