CHRONIQUES ALBUMS

TSAR, un groupe nantais composé de 5 musiciens, met en scène Le Baron, un personnage aussi mystérieux que décalé, entouré de ses quatre acolytes. Ce groupe de metal progressif nous avait déjà offert un premier opus en 2022, « Acte I ». Aujourd'hui, TSAR revient avec un nouvel album simplement intitulé « Acte II », sorti sous le label KLONOSPHERE.

Il semble que l'époque soit à la recherche et au renouvellement. Le metal traditionnel paraît avoir fait son temps, et les nouvelles formations préfèrent désormais explorer de nouveaux horizons, tout en s'inspirant des anciens pour forger leur propre identité. Les modes viennent, passent, puis finissent par revenir sous une forme différente. TSAR s'inscrit dans cette dynamique. Le groupe s’inspire de certaines références, mais là où il se distingue, c'est par sa maîtrise de ses influences. Après avoir digéré ces inspirations, les musiciens nous offrent des compositions originales d’une grande maturité.

L’album débute évidemment avec « Conquer », où les riffs alambiqués se marient avec un chant death. Le progressif est une caractéristique marquante du groupe, permettant des changements subtils de riffs et d'ambiances. Le chant death cède ainsi la place à un chant clair, rappelant parfois de loin celui de Jonathan DAVIS, avec ses nuances langoureuses. Musicalement, on retrouve un peu de TOOL, beaucoup de metal, ainsi que des arpèges envoûtants comme dans « Scylla And Charybdis ». TSAR, dans la lignée d'un ARCTURUS ou d'un VULTURE INDUSTRIES, évolue dans des paysages envoûtants où le metal seul ne suffit pas à les définir.

« Guilty » s’apparente presque à de l'opéra metal, avec des screams et une narration travaillée. Une liberté créative qui se retrouve tout au long de cet album, avec des passages accrocheurs comme sur « Para Bellum », scandé avec force. L’album propose aussi des atmosphères plus sombres à la manière d’ANATHEMA, notamment dans la première partie de « One For All », qui s’achève sur une note plus énergique. Mais c’est probablement sur un morceau comme « Knight Of The Night » que la liberté et l'originalité de TSAR s'expriment le mieux, avant de conclure avec « Present Of A Future Past », un titre qui flirte davantage avec le post-rock avec une certaine tendance grunge par moment.

TSAR est sans conteste un talent de la scène française à ne pas manquer. La richesse de leur univers mérite qu'on s'y attarde pour éviter de passer à côté de cette belle découverte.