ENSIFERUM Winter Storm [ 2024 ] |
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CD Album Durée : 43:10 Style : Folk metal |
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Chronique : 15 octobre 2024 , réalisée par Alex.V | ||||
Quatre ans après « Thalassic », qui signait pour beaucoup le retour en grâce du groupe après trois albums souvent jugés en-deçà de ce qu’il a su proposer au cours de la décennie 2000, Ensiferum revient en cette fin d’année pour présenter sa neuvième offrande : « Winter Storm » ! Comme son prédécesseur, « Winter Storm » a été conçu en suivant une thématique bien définie. Là où « Thalassic » explorait le thème de la mer, de ses mystères et des longues épopées avec le ciel et ses étoiles pour seul repère, « Winter Storm » prend une tout autre direction. Les paroles de l’album sont en effet cette fois tirées d’un univers complètement fictif, puisqu’inspirées du livre de fantasy non encore publié du bassiste Sami Hinkka. Poussant le concept, ce dernier a par ailleurs indiqué qu’il voyait davantage l’album comme une « comédie musicale » que comme un album traditionnel. Cet univers imaginaire voit l’affrontement de deux factions dont l’une, les « Vigilantes », aurait acquis une maîtrise nouvelle de la magie de ce monde, lui permettant notamment d’enchanter ses montures pour les défaire des lois de la gravité ; cela explique la mystérieuse pochette du disque. Signée Gyula Havancsák, qui réalise les pochettes du groupe depuis « One Man Army » sorti en 2015, celle-ci met en effet en scène une horde de cavaliers qui, telle une tempête de neige, s’abattent du ciel de toute leur puissance ! Après la courte introduction « Aurora », « Winter Storm Vigilantes », qui chante les louanges des « Vigilantes », ouvre le disque en trombe et annonce la couleur : Ensiferum n’a pas peur de faire dans l’épique, quitte à parfois glisser vers des sonorités typées power metal. De quoi alimenter le débat qui fait rage entre les fans depuis « Thalassic » et l’arrivée de Pekka Montin dans les rangs du groupes comme claviériste, mais aussi comme chanteur. Si la voix de ce dernier est indubitablement un atout inestimable pour la musique du groupe, elle est peut-être parfois poussée dans des retranchements qui, particulièrement pour les fans les plus attachés aux premières années du groupe, contribuent à dénaturer l’essence d’Ensiferum tel qu’ils le conçoivent et l’aiment. Certains regretteront ainsi ce côté « power » que les incursions de Pekka dans les aigus les plus hauts apportent aux chansons ; d’autres, au contraire, y trouveront le point d’orgue des compositions. C’est une simple question de goûts et de couleurs. Le groupe et sa musique évoluent, s’adaptant et profitant des atouts de chaque itérations de son line-up, comme il l’a toujours fait. Les parties vocales – entre chant hurlé, voix claire et chœurs, en plus d’une voix narrative sur certains morceaux – sont réparties de manière assez équivalente tout au long du disque, suivant souvent un schéma similaire dans la structure des chansons. Si cette diversité vocale pourra sembler un peu déroutante à la première écoute, la formule fonctionne et s’avère même efficace. Un regret toutefois sur l’agencement de ces différentes parties vocales, parfois un peu prévisibles et trop compartimentées ; davantage d’interactions entre les différentes voix et quelques chœurs « screamés » pour doubler certaines lignes de chant clair, sans trop alourdir les morceaux, auraient pu être bienvenus. Le groupe ajoute également un soupçon de féminité au disque avec la ballade « Scars In My Heart » en accueillant la chanteuse Madeleine Liljestam, connue pour son œuvre au sein d’Eleine. Un délicieux moment de douceur, superbement porté par la suédoise, au milieu d’une tempête de riffs effrénés et de chœurs épiques. À l’instar de ce titre, l’album se démarque par son caractère très symphonique, « The Howl » portant ce trait à son paroxysme. Les orchestrations, signées Mikko Mustonen, sont véritablement sensationnelles et Lassi Logrén, qui collabore en studio avec le groupe depuis de nombreuses années, apporte avec son nickelharpa et son violon une touche de folk des plus appréciables aux compositions. Le résultat est particulièrement brillant sur la géniale « From Order to Chaos » et ses près de neuf minutes, où les langoureuses lignes du multi-instrumentiste apportent un contraste et un relief saisissants aux hurlements de Petri Lindroos. « Victorious » conclut l’album comme il a commencé, tout en vitesse et en chants glorieux ; l’histoire est écrite. Avec ses dix titres pour près de trois quarts d’heure de musique, « Winter Storm » s’inscrit comme le digne successeur de « Thalassic ». Repoussant encore davantage les horizons musicaux du groupe, il semble néanmoins puiser de grandes inspirations à travers la vaste épopée de celui-ci, amorcée il y a maintenant presque trente ans. Entre héritage et modernité, « Winter Storm » sonne non seulement comme une synthèse de ce qu’Ensiferum a su faire de mieux au fil des années, mais paraît aussi résolument tourné vers l’avenir tant il confirme la direction vers laquelle le groupe semble désormais vouloir évoluer. |
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