CHARLOTTE WESSELS The obsession [ 2024 ] |
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CD Album Durée : 52.00 Style : Metal prog symphonique |
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EMOTION |
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Chronique : 10 octobre 2024 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Second coup de cœur en peu de temps, assez semblable en émotion autant qu’en musicalité et goût personnel, je vais vous partager les impressions que m’ont provoqué le nouvel album de Charlotte Wessels, « The Obsession », sorti fin septembre chez NAPALM RECORDS, somptueux, inspiré et déroutant à la fois. A l’instar de « Vermillion » de Simone Simons que j’ai chroniqué la semaine dernière, qui m’a donné de très belles émotions, et dont j’ai apprécié la qualité de voix de la chanteuse d’Epica, sa compatriote Charlotte Wessels vient de sortir ici son troisième album solo et, comme mon intérêt très lointain pour Epica au départ, je n’ai jamais été très fan de Delain, groupe où Charlotte a officié pendant plus d’une décennie. Je n’avais même jamais trouvé que sa voix pouvait se démarquer au milieu de toutes ces vocalistes plus talentueuses les unes que les autres. Je n’ai donc pas creusé lorsqu’elle a sorti ses deux premiers albums en solo « Tales from six feet under Part I & II », préférant encore et toujours les groupes émergents comme Beyond the Black, Secret Rule, Smackbound et me gorgeant encore et toujours du talent de Within Temptation, Nightwish, Anneke et consorts. Mais mes oreilles et mes yeux ont été attirés par les quelques vidéos des singles sortis cette année, le formidable « Chasing Sunsets » et le troublant « The exorcism », où la palette vocale de la néerlandaise tend à prendre enfin toute son ampleur. Coïncidence ou non, le duo avec Simone Simons sur « Dopamine » fonctionne super bien et j’ai vraiment trouvé l’accord parfait entre leurs deux voix. Le dernier en date « Ode to the west wind » avec la puissante Alissa White-Gluz (Arch Enemy) – d’ailleurs également présente sur l’album de Simone… - a fini de me convaincre. Je ne pouvais donc consciemment ignorer cet album et j’ai décidé d’en faire la chronique, pour le plus grand bonheur de tous mes sens. « Chasing sunsets » ouvre le bal avec une envolée vocale des plus impressionnantes, la mélodie entre immédiatement en tête pour ne jamais en ressortir, le refrain n’est pas moins prenant et la production, surtout sur les guitares, se trouve grave et puissante paradoxalement à la légèreté et le côté cristallin du (des) timbre(s) de Charlotte. « Dopamine » continue de m’enivrer grâce à la présence de Simone, l’osmose entre les deux chanteuses est palpable et les mouvements de guitares sur le refrain sont exceptionnels, comme une cassure en plein milieu de riff, rarement entendu ça avant. Son ex-acolyte de Delain Timo Somers fait des merveilles tout au long de l’album, aussi bien en rythmiques alambiquées qu’en chorus virtuoses et somptueux. A noter que le clip est superbe, autant dans les couleurs, l’esthétique et la mise en beauté des deux chanteuses… Que voulez-vous, je suis sous le charme… On passe du côté sombre avec « The exorcism » où Charlotte semble effectivement en état de possession, passant d’un timbre presque enfantin au décroché voix de poitrine/voix de tête à l’irlandaise telle une transe obsessionnelle, lorgnant même vers un growl schizophrénique du plus bel effet. Alors que la douceur angélique s’installe à peine sur le bord du monde avec « Soulstice », chanson que j’aurais bien entendue interprétée par Anette Olzon, l’intensité repart de plus belle sur « The Crying Room », véritable power-ballad évolutive, toujours dotée d’une musicalité exemplaire, les musiciens s’en donnent à cœur-joie et le refrain restera mémorable dans tous les esprits, tant par sa qualité musicale que par son efficacité harmonique. Les guitares sont viriles, les chorus virtuoses et maîtrisés, et les claviers superbes de couleurs symphoniques. Ce morceau me fait carrément penser à quelques morceaux de Devin Townsend où l’admirable Anneke (encore une hollandaise, décidément !) y excellait au chant, période Addicted et Epicloud. Flamboyant ! Nous poursuivons dans un metal progressif moderne, avec les voix robotiques du début de « Ode to the west wind », presque androïdes de Charlotte et Alissa White-Gluz, suivi d’un enchaînement de plans puissants genre mur du son, qui me rappelle à nouveau un certain génie canadien chauve ( !!) dans les rythmiques du batteur Joey Marin de Boer et les riffs tranchés de Timo Somers. Je décèle un petit bémol lorsque Alissa est invitée sur d’autres réalisations que son groupe principal, elle utilise systématiquement son chant growl à chacune de ses apparitions, ce qui est un peu dommage quand on entend sa voix chantée, n’ayant franchement pas à rougir devant les meilleures du genre. Je sais que c’est la marque de fabrique d’Arch Enemy d’avoir ce chant guttural féminin, pour parfaire la succession de la première chanteuse du groupe Angela Gossow, mais je pense que les collaborations de la chanteuse aux cheveux bleus auraient à gagner à utiliser son chant à meilleur escient. Ce n’est que mon avis… Le début lancinant, comme une attente trop longtemps retenue, de « Serpentine » ne nous prépare en rien au refrain dantesque qui va suivre aux harmonies bien posées, sur lesquelles nos sens se laissent porter au gré des mélodies de la magie des voix de la chanteuse. « Praise » tranche carrément par son côté enjoué, optimiste, presque pop, sorte de prêche devant l’éternel, une bouffée d’oxygène au milieu d’un ensemble plutôt sombre et profond. C’est l’avantage de sortir des albums solo, on peut changer de style à chaque titre, comme un parfum de liberté artistique et d’humeur. Retour à la douceur reposante avec la ballade lancinante « All you are », un moment de sérénité et d’amour bienvenu. Le côté robotique limite « cyber-metal » revient dans « Vigor and valor » sur la voix de Charlotte, dû à un effet vocoder, ce titre reste moderne et envoûtant comme souvent, metal prog à souhait dans les changements de tempo et l’alternance de structures binaires et ternaires, mais je l’aurais vu un peu plus long, certains instants auraient mérité d’être mis en valeur et mieux déployés, je reste sur ma faim sur la fin (!!), on s’attend à une progression de riffs là où tout s’arrête brusquement ! Ce titre détient un petit côté du dernier Within Temptation qui est loin de me déplaire. Petit épilogue symphonique brillant avec ce léger « Breathe » et le disque se conclut de fort belle manière avec une relecture de « Soft Revolution », titre déjà paru sur le premier album solo de Charlotte. Plus spacieux, plus moderne et également plus puissant sur les refrains, le chant semble également plus confiant, ce qui donne beaucoup d’importance à ce titre pourvu une nouvelle fois de mélodies vocales magiques et recherchées. La séquence de synthé du couplet rend totalement « addict », et quel refrain une fois encore ! A noter que le groupe est magnifiquement accompagné de splendides instruments classiques, dont le violoncelle de Elianne Anemaat et le piano de Sophia Vernikov, qui embellissent et adoucissent parfois le propos souvent coriace et dense. Charlotte vient de sortir ce qui pourrait être un des sommets de sa carrière, je ne trouve rien de négatif à dire sur cette œuvre fantastique, j’ai voyagé tout au long des ondes musicales et des ambiances variées et intenses, j’aurais même désiré y rester encore plus longtemps. Il existe parfois des musiques sur lesquelles votre esprit se laisse aller et voudrait y passer l’éternité, sans penser à rien d’autre, sans réfléchir, se laisser transporter par le flux de la beauté… Line up : Charlotte Wessels (vocals, piano) Timo Somers (guitars, additional arrangements), Otto Schimmelpenninck van der Oije (bass), Joey Marin de Boer (drums) Sophia Vernikov (piano/hammond), Elianne Anemaat (cello). |
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