CHRONIQUES ALBUMS

Tout droit venu de l’autre côté des Alpes, MY DARKEST RED est un nouveau groupe fondé par des vieux briscards de la scène hard rock italienne qui ont déjà joué ensemble au sein de formations comme POISONHEART ou DREAMHUNTER depuis plus de 20 ans. Pour ce nouveau projet, Fabio Perini (chant, guitare), Andrea Gusmeri (guitare) et Andrea Verginella (basse) ont décidé de concentrer leurs forces sur une musique de hard rock typique influencée par ALICE COOPER, OZZY OSBOURNE, IRON MAIDEN etc. mais réhaussée d’ambiance gothiques à la SISTERS OF MERCY ou THE 69 EYES avec une pointe de dark wave. Bref, MY DARKEST RED a décidé de mélanger les genres et de (re)faire du neuf avec du vieux, le tout dans une ambiance sombre et horrifique. Pour ce premier album intitulé Midnight Supremacy, le trio a choisi de mettre les petits plats dans les grands pour rendre d’hommage à ses illustres aînés…

D’ailleurs dès les premières mesures de « The House On The Hill », difficile de ne pas entrevoir ici et là des plans classiques du genre, notamment dans la construction du morceau et du riffing. Cependant, l’utilisation des nappes de clavier de l’invité Mickey E. Vil permet de donner pas mal de relief à l’ensemble avec des parties mélodiques bien senties. Et de mélodies, il en sera beaucoup question dans ce Midgnight Supremacy. En effet, même si les titres sont plutôt basiques dans l’ensemble, les arrangements et les gimmicks rentrent vite dans le cervelet (« By The Moonlight », « Eternity », « Merry Go Round », …). En ce sens, on sent que l’expérience des musiciens dans leurs anciens groupes est plutôt payante. Ainsi, le gratteux Andrea Gusmeri délivre ici et là des soli inspirés qui amènent du peps à l’album (« Tears In The Snow », « The Flame » ou bien « From Dusk Till Dawn »).

De son côté, le chanteur Fabio Perini (qui se charge aussi de la guitare rythmique) possède une voix gutturale qui sied à l’univers de MY DARKEST RED même s’il manque parfois de nuances d’un morceau à l’autre. Les lignes de chant graves du vocaliste soulignent la noirceur des ambiances des compositions à l’instar de « The Flame » ou de « Black Lullabies », mais son accent anglais n’est pas toujours au top (« By The Moonlight »). De fait, malgré toutes ses bonnes intentions, on sent que le groupe a encore une marge de progrès à réaliser pour véritablement se démarquer de la masse.

En ce qui concerne la production, c’est Oscar Burato qui s’était chargé entre autres de Till The Morning Light de POISONHEART qui a mis le disque en boîte dans son studio Sonic Bang d’Isorella. Aidé par le groupe, l’homme a opté pour une production claire et aérée qui permet de bien mettre en valeur les morceaux. L’ensemble s’avère de belle facture

Au final, Midnight Supremacy est une carte de visite bien sympathique pour MY DARKEST RED qui signe ici un album plutôt intéressant et pétri de bonnes intentions. On attend maintenant que le trio passe la seconde pour transformer ce premier essai et intègre un peu plus de personnalité dans ses compositions. Compte tenu du pedigree du groupe, les Italiens ont toutes les cartes en main pour réussir leur coup !