CHRONIQUES ALBUMS

Le quatuor composé de Magloire Thomas (basse), Jupin Jordan, Even Dimiti (guitares) et Chéron Elie (batterie) nous emmène dans leur première exploration instrumentale post-rockienne. Puisque la musique, comme ce qui régit le monde, est un éternel recommencement, comment amener une nouvelle essence, teintée de nostalgie ?

[The Drop Crisis] nous oriente dans un style atmosphérique, fait de mélodies envoûtantes et aériennes, associées à des structures agitées qui viennent servir la thématique de l’album. Le projet naît de quatre passionnés pour quatre éléments qui orientent ce premier opus, comme « Un-le-tout » en genres : un feu math rock qui vient embraser un brin de prog ou un air de Talk Talk [Spirit of Eden] dans un océan de post-rock [Caspian, God Is An Astronaut avec "Forever Lost"]. Nous n'avons aucune difficulté à nous projeter dans le ciel pour planer, yeux fermés, guidés par le son afin de sentir toute la beauté du monde : l’essence des épicéas de la forêt noire, le gibier fugitif aux coups dont il échappe, jusqu’au toit de la terre et de ses glaciers.

Certes, on pourrait imaginer une difficulté pour le style de se renouveler mais cet opus bénéficie d'une belle production avec un travail soigné. Les membres ne sont pas à leurs premiers balbutiements et viennent, au contraire, marquer avec Could Seed, la rencontre de musiciens, amis, avec leurs expériences et bagages dans le but de nous faire voyager et c'est réussi. Cette nouvelle formation française (Le Mans), vient de déployer ses ailes et nous attendons qu'elle nous frôle, encore, postés sur la montagne.

Aussi, l’ArtWork, signé Ertemelle présente une magnifique personnification supposée, âme de l'album : Abnoba, déesse de la faune & Sagarmatha, déesse mère du ciel. De leurs drapés, elles protègent la terre car il est peut-être question de cela, dans [The Drop Crisis], une alarme climatique, pour l’Humanité.