CHRONIQUES ALBUMS

Croyez-vous qu’il y ait encore quelque chose à sauver dans le grunge, ce courant musical alternatif des années 90 qui a fait connaître quelques nouveaux groupes dont certains très bons (non, pas Nirvana, pitié ! mais plutôt Soundgarden, Alice in Chains, Pearl Jam…) mais qui n’ont pas su beaucoup se renouveler durant toutes ces années et ont périclité en pleine gloire ou en pleine déchéance pour certains.

Pour moi tout a été dit dans ce style et ce n’est malheureusement pas ce deuxième album de Von Boost qui me fera changer d’avis. Tous les gimmicks du style (les clichés ?) sont ici présents : les accords de guitares balayés sans conviction, simplistes, parfois dissonants et dotés d’un son très roots, une voix lancinante presque nonchalante à la limite de la justesse, une production pas très léchée et une rythmique basse/batterie certes qui sonne vrai, sans aucun son trafiqué mais sans inspiration non plus.

Heureusement que les titres sont courts car il y en a treize quand même, dont certains très dispensables ; je pense à « Self Pollution » qui est un presque plagiat de morceaux de Nirvana, allant jusqu’à copier les tics de voix de sieur Kobain, et « Fairbanks 142 », ballade très brute guitare-voix (+ un violoncelle qui sort d’on ne sait où) où le chant est à la limite du désespoir, pas dans l’émotion mais dans la fausseté et le timbre si désagréable. Serait-ce une vieille demo cachée de Patrick Bruel qui s’essayait au rock dans son grenier d’adolescent ?

Vous l’avez compris, je n’ai pas adhéré du tout et j’espère que ce groupe trouvera son public dans les nostalgiques de ce style mort dans l’œuf, mais y en a-t-il vraiment ? Pas sûr mais je leur souhaite tout de même.