CHRONIQUES ALBUMS

TWO TRAINS LEFT s'est formé en 2016 du côté de Paris. Dimitri au chant et à la guitare, et Tom à la basse, ont officié ensemble durant des années dans des cover bands de punk rock. Ils sont rejoints par Julien à la guitare et JB à la batterie. Cette joyeuse troupe trouve ses influences du côté des États-Unis avec des formations telles que BLINK-182, FOO FIGHTERS, NECK DEEP et THE STORY SO FAR. Leur premier EP voit le jour en 2018, « Sorry & Pathetic ». Le succès est au rendez-vous puisque le combo se retrouve à assurer les premières parties de ANTI-FLAG, STORY UNTOLD, BETWEEN YOU & ME et MORNE. Le groupe sort son deuxième EP en 2021, « As Safe As Yesterday ». Il s'agit d'une évolution musicale pour le groupe qui se met à mélanger pop et punk. Le groupe poursuit sa route en sortant une série de singles et se rapproche du groupe CHUNK ! NO, CAPTAIN NO CHUNK !, dont il assure la première partie, et sort un titre en collaboration avec ce dernier, « Sail Away ». Le groupe est de retour en 2024 avec son premier album, « Probably For Nothing ».

Pour son premier album, même s'il s'agit d'une autoproduction, TWO TRAINS LEFT a choisi de mettre la qualité de la production au premier plan. Le groupe s'est rendu à ALIAS STUDIO et en est ressorti avec une production qui tient vraiment bien la route. La puissance et la clarté sont au rendez-vous, et c'est déjà un très bon point pour ce groupe qui vise les étoiles.

À l'écoute de ces 12 pistes, on comprend vite l'engouement autour de ce groupe. En alliant la puissance du punk et les mélodies pop, TWO TRAINS LEFT se fait particulièrement convaincant. « Never Again » ouvre ce disque avec une bonne énergie, celle qui vous met de bonne humeur. On retrouve la chaleur du punk californien, celle qui vous donne envie de s'habiller en Vans et d'aller rider à Venice Beach. La mélodie est puissante, même si on peut la trouver passe-partout. C'est sans doute la force de ce combo. On peut le consommer sans modération, à l'image de « Disappear », à la fois en douceur mais toujours avec une bonne puissance en arrière-plan. La justesse de la production y est pour beaucoup. La batterie et la basse apportent une base inébranlable tandis que le chant et la guitare viennent contrebalancer cette base en y apportant une certaine finesse. C'est encore un constat que l'on peut faire à l'écoute de « Lack Of Sleep ». On arrive à un résultat qui sort de l'underground cher au punk pour devenir radio friendly, mais avec suffisamment de puissance pour ne pas l'être totalement. Cette musique est clairement taillée pour le live et plus particulièrement pour les festivals. Il y a un petit côté passe-partout qui peut ramener les moins rock dans le giron du style, et cela passe par des gros titres tels que « Something New » ou « Innocent Heart », sur lequel on retrouve la chanteuse Beea qui vient apporter encore un peu plus de fraîcheur à cet excellent ensemble. On poursuit avec un bel ensemble de titres tels que « Broken Pieces » ou « Alone ». Ceux-ci sont certes plus posés, mais cela apporte toujours un peu d'air dans un album énergique et permet de relancer la machine avec des morceaux plus costauds comme « Comfort Zone » ou « Feeling Fine ». On retrouve aussi la fameuse collaboration avec CHUNK ! NO, CAPTAIN NO CHUNK !, « Sail Away » en complément avant de boucler le disque avec « Probably For Nothing ». Cette dernière piste vient poser tranquillement l'auditeur avec de solides mélodies et quelques riffs bien sentis.

TWO TRAINS LEFT vient confirmer sa position et nous propose un album solide où la mélodie et les gros riffs cohabitent avec justesse. Nul doute que ce groupe a des chances de s'imposer sur la scène alternative. Tant mieux, ils viennent de chez nous et il est temps que les talents du rock retrouvent enfin la place qui leur est due. C'était bien le message de la présence de GOJIRA à la cérémonie d'ouverture des JO, non ?