GABRIEL KELLER Hope despite everything [ 2024 ] |
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CD Album Durée : 55.56 Style : Rock progressif |
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Chronique : 10 septembre 2024 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Voici un album qui ne laissera personne indifférent. Qu’on apprécie la musique ici proposée ou qu’on ne puisse pas la comprendre, ce « Hope Despite everything » a le mérite de se trouver comme un bel ovni au milieu de la tendance actuelle dans l’univers du rock progressif moderne français. Comparable à aucun de ses compatriotes, cette musique saura vous transporter dans un univers unique, décalé et émotionnellement intense. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce monde à part, comme pour le premier album de Gabriel Keller « Clair Obscur » (le précédent donc). Je ne me suis aucunement découragé sachant que j’allais l’apprécier à force d’immersion, comme j’ai bien fait ! Il est très intéressant de remarquer qu’aucune chanson ne se ressemble ici, chacune a son style, son univers, sa force, et tout cela en gardant l’ensemble du disque homogène et complet. Encore plus intimiste que son premier méfait, le guitariste/bassiste/claviériste/chanteur enfonce le clou et nous propose un voyage onirique, sombre et lumineux à la fois, dans les méandres et les affres de la guerre. Me risquerai-je à détailler les titres comme j’aime souvent le faire, je ne pense pas que ce soit productif pour vous qui me lisez. Cependant, afin de vous donner envie de l’écouter (il le faut absolument !) et de l’acheter par la suite (ne serait-ce que pour le livret très beau qui sublime à lui seul les textes ici chantés), je peux vous aiguiller sur les différentes ambiances ici présentes. Gabriel est accompagné d’excellents musiciens (groupe rock et cordes) et de chanteuses impressionnantes, à commencer par Emi B, co-autrice d’une bonne partie des morceaux et dotée d’une voix éblouissante de pureté et de justesse. Elle contribue à pousser encore plus le caractère intense voire introspectif de l’histoire, paradoxalement par son haut timbre, léger et fascinant comme sur « The letter part I » et « My son », pour les plus caractéristiques de son bel organe vocal. On passe ainsi d’une manière assez folle entre l’introspection, la détresse, le chagrin, puis l’espoir enfin, la lumière à travers la brume et une certaine libération sensorielle, bienfaitrice. Nous aspirons (oui, oui, moi j’aspire la musique par tous les pores) de beaux moments un peu plus rock/metal assez soft, comme l’excellent « The guns are approaching », doté de rythmiques électriques (Gabriel et son comparse Charlie Henry) suivies à la double pédale (Lucas Biguet-Mermet) et un beau solo de guitare, survolé d’un chant (Emi B.) toujours plus enivrant. Beau chorus également sur le début de « The letter Part 2 », très inspiré. Les choeurs sont fabuleux sur plusieurs titres dont « My son » et « Change » et on sent un travail acharné pour rendre ces harmonies incroyablement profondes et légères à la fois. « No surrender » accueille la voix de De Gaulle par son appel du 18 Juin 1940 et le speech de rassemblement de Churchill, mis en avant en son temps par Iron Maiden au début d’Aces High, premier morceau du cultissime Powerslave ; sur ce titre, la ligne de chant lead est très originale, Emi B. et Charlotte Gagnor paraissent en osmose totale pour le plus grand bonheur de nos esprits avides de sensations. Un côté épique ressort d’« Oppression », chants pensés comme une ronde enfantine, qu’on imagine accompagnée de danses étranges, Manon Cursol et Charlotte Gagnor nous éblouissent encore un peu plus de leurs voix magiques. S’ensuit un pur moment de bonheur, « Poussières Eternelles », le texte est ravissant, que n’aurait pas renié Emilie Simon à ses débuts, les voix d’Angelique Pelluet et de Charlotte sont superbes et chantent en harmonie, mélodies cristallines qui prêtent à rêver loin… très loin... N’oublions pas la présence de cordes magnifiques, le violoncelle de Lucie Lacour qui habille parfaitement certaines ambiances dont les deux « The letter » et « Your way » et un solo de violon électrique de Jérôme Aubernon sur « The letter Part 2 » qui complète le chorus de guitare juste avant lui. Ma plus tendre émotion va sans hésiter à « My son » et « Change » qui se révèlent des perles de mélodies et d’inspiration et bien sûr « Poussières éternelles » dont j’ai parlé un peu plus haut. L’album s’achève étrangement avec « Mahaut », fait principalement de violoncelle et de guitare acoustique, ondes musicales assez uniformes, enveloppées de voix éthériques (Charlotte, Gabriel et Lucie), voguant au-dessus de la surface, sans réel but ni mélodie bien spécifique ; ce morceau dénote avec le reste et clôt le tout sur une atmosphère d’attente suspendue, subtile, délicate, comme si une suite allait déferler sur le monde alentour... Je vous avais prévenus, chaque morceau possède son émotion et son univers, c’est tellement rare pour un seul album que cela en est magnifique, passionnant à découvrir, puis avec les multiples écoutes, intense à vivre. Gabriel Keller confirme un talent de compositeur et d’artiste sur qui il faudra désormais compter sur le plateau musical français si diversifié mais trop peu diffusé et j’ai ouï dire qu’un troisième album était déjà en cours de composition… Autant vous dire que j’ai hâte de le découvrir. Je vous conseille vraiment cette pépite mélodique, une belle œuvre d’art qui vous bouleversera à coup sûr. |
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