CHRONIQUES ALBUMS

J’avais une petite appréhension concernant cet album de Spektra, car les chroniques ont fusé ces dernières semaines dans beaucoup de webzines et magazines dont certaines se sont révélées très élogieuses, voire dithyrambiques. J’ai toujours un peu peur lorsqu’on parle beaucoup en peu de temps d’un album et d’un groupe, je ne m’attendais donc pas à découvrir l’album de l’année, mais je l’espérais tout de même au fond de moi.
 
Je ne vais pas pousser le suspense plus loin, mes craintes se sont hélas avérées fondées ; dès le premier morceau « Freefall », je pensai que des bandes inédites de Foreigner avaient été retrouvées au fond d’une cave d’un vieux studio des années 80. Même chose pour la suite, est-ce le nouveau Royal Hunt, qui aurait fusionné avec des sessions de Raised on Radio de Journey (Taste of heaven » et « Search for more »), à moins que ce ne fussent des bonus inédits sortis des sessions des albums les plus commerciaux de Toto, époque « Isolation » ou encore « Seventh One » ?
 
J’arrête mes petits sarcasmes, ce deuxième album des brésiliens n’est pas mauvais du tout, bien au contraire, musicalement très entraînant, mélodique à souhait, bien interprété et très bien chanté, le beau timbre de BJ convenant parfaitement au style, émotionnel et haut perché, la production sonne aux petits oignons, hélas sans relief aucun.
 
Mais Spektra ne renouvelle pas le genre, il enfonce même le clou de tous les groupes actuels qui semblent restés obnubilés par les années 1985-86, nous assénant toujours les mêmes structures de morceaux indéfectibles, les mêmes mélodies, les mêmes soli et les mêmes façons de chanter, voire les mêmes timbres de voix. A part certains qui s’en sortent tout de même en proposant quelque chose de plus moderne (je pense à Perfect Plan, Ten, Revolution Saints...),  les gars de Spektra font partie des nostalgiques purs et dur de cette époque Rock FM, AOR comme on disait à l’époque, et qui auraient pu sortir leurs albums à cette époque, certes prolifique et bénie, mais quand même très rétro à force de matraquer les mêmes recettes et les mêmes mimiques usées et finalement démodées, voire désuètes.
 
Dommage car je le redis, musicalement il n’y a rien à reprocher à aucun des membres, ils s’en sortent avec les honneurs et jouent aussi bien que leurs « pères » mais sans aucune originalité, sans ce truc qui fait la différence, ce qui au final finit par ennuyer l’attention et me fait décrocher de l’intérêt que j’y ai porté au début, attendant le dernier morceau avec impatience. Peut-être que les voir en live rendrait le sujet un peu plus passionnant, mais pas sûr.
 
Line-up :
Edu Cominato – Batterie
Henrique Canale : Basse
Leo Mancini : Guitares
BJ : Chant