SEVEN SPIRES A fortress called home [ 2024 ] |
||||
CD Album Durée : 64.00 Style : Metal symphonique extrême |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 11 juillet 2024 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Étant un grand fan de Seven Spires depuis leurs débuts et leur premier album "Solveig" sorti en 2017, j’ai toujours été impressionné par la voix puissante et variée de leur chanteuse/claviériste Adrienne Cowan. J'attendais avec une impatience non feinte le quatrième album des Américains. En attendant ce nouveau brûlot, je me délectais de ses collaborations annexes, où elle fait à chaque fois merveille, que ce soit avec Avantasia ou Heart Healer. Depuis quelque temps, peut-être avec l’âge, j'apprécie de moins en moins les voix saturées dans le metal, mais le côté schizophrène d’Adrienne ne m’a jamais dérangé. Elle garde toujours un équilibre entre voix claire, puissante et mélodique, et voix saturée empreinte de furie, issue du black metal, voire du death. À la première écoute de ce nouvel opus, j’avoue avoir été choqué et presque déçu. La musique semblait si chargée d’arrangements orchestraux, de blast-beats, de riffs purement death voire djent, et de voix hurlées que je me suis demandé si j’écoutais bien le bon groupe. Comme je sais qu’il ne faut jamais rester sur sa première impression, surtout avec une telle qualité de composition, j’ai rempilé une, deux, trois fois et là, tout le nectar s’est lentement diffusé dans mes oreilles et mon esprit. J’ai enfin pu me délecter de cette musique hautement inspirée aux multiples facettes, Adrienne en tête de file, comme une guerrière déterminée à garder sa place sur le haut du panier des groupes de metal symphonique moderne. Le pavé sonore ressenti de prime abord semble compréhensible par la richesse des compositions, autant musicalement parlant que dans le ressenti et les atmosphères. Le tout est très sombre, comme souvent chez Seven Spires, mais là où nous arrivions à respirer assez régulièrement dans les précédents "Emerald Seas" et "Gods of Debauchery" - fabuleux disques également - l’oppression nous prend aux tripes depuis le début de l’intro orchestrale "A Fortress Called Home" et ne nous lâche que sur les toutes dernières notes de "The Old Hurt of Being Left Behind". Ce que j’avais pris pour la souveraineté du chant saturé au détriment de la voix chantée n’était que pure illusion dans ce maelström de décibels. Les deux facettes sont toujours très bien équilibrées et font toujours merveille, Adrienne n’hésitant pas à superposer ses voix et à chanter jusqu’à des sommets aigus, à la limite physique de l’humain. Impressionnante de technique et de maîtrise vocale ! Nous sommes réellement embarqués dans un monde à part, où nous découvrons des ambiances et des paysages certes peu lumineux et peu rassurants, mais cette musique, mêlant à merveille le metal le plus hargneux au symphonique le plus organique, atteint son but de nous projeter hors de la réalité, au risque de nous faire totalement déconnecter du moment présent. C’est en tout cas ainsi que je l’ai perçu, et c’est une expérience enrichissante et un peu risquée. Je suis alors d’autant plus impressionné par le travail de composition de l’ensemble. Adrienne étant la principale maîtresse d’œuvre, je ne sais pas combien de temps elle a dû passer à peaufiner et arranger cette œuvre, un vrai travail d’orfèvre. Tant de détails, tant d’émotions, quelle artiste ! Ses musiciens ne sont bien sûr pas en reste et se tiennent à la hauteur de la complexité de leurs partitions : le bassiste Peter de Reyna, le virtuose de la sept cordes Jack Kosto, et le monstrueusement rapide et précis batteur Chris Dovas, parti du groupe depuis peu. L’attention est toujours attirée par quelque chose de différent ou de surprenant. On passe de l’épique parfois à consonance celtique ("Songs Upon Wine-Stained Tongues") à des ambiances plus grand public (comme "Portrait of Us" ou encore "Almosttown", un tube en puissance dont le clip frôle la perfection dans l’esthétisme), parfois violent et obscur ("Impossible Tower"), parfois doucereux et bienfaiteur, comme dans "Emerald Necklace" avec cette voix délicate toute en sensibilité ornée du plus beau solo de guitare du disque, superbe d’émotion. Souvent, les genres se mélangent et nous prennent aux tripes, comme sur "Love’s Souvenirs" qu’on pense être une ballade très mélodieuse (une fois de plus la voix d’Adrienne reste magnifique et délicate), et qui devient dans sa deuxième partie un morceau de pur black metal symphonique, saturé de blast-beats, de riffs assassins, de voix inhumaines, d’outre-tombe et de chœurs lyriques grandiloquents. On se croirait presque dans le meilleur de Cradle of Filth voire même de Dimmu Borgir dotés d’un véritable orchestre ! Époustouflant !!! Ce nouvel album de Seven Spires est une véritable inspiration. Il se pose comme un monument parmi les meilleurs albums sortis cette année. Une très belle œuvre, un travail de joaillier, et un gros coup de cœur pour moi. Il faut absolument que ce groupe devienne énorme et renommé dans les années à venir, partout dans le monde, tant il le mérite. |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|