CHRONIQUES ALBUMS

Loin de moi l’envie d’écrire une mauvaise chronique d’album. Chaque fois que cela arrive (cela reste rare), je me fais violence et essaie toujours de minimiser les dégâts ou de justifier mon point de vue avec des explications aussi objectives que possible. Cela est d’ailleurs difficile, car par définition, faisant appel à l’affect et au goût de chacun, une chronique musicale est toujours personnelle, donc subjective.

C’est pourquoi je ne m’étendrai pas sur ce nouvel album de la Norvégienne Issa, huitième album (déjà !) composé et interprété sous l’écurie Frontiers, qui ne présente pas ici son meilleur effort en termes d’inspiration ni de qualité. Nous plongeons ici pieds et poings liés dans l’AOR le plus fade et le Rock FM le plus classique qui soit : des chansons calibrées à la seconde près, sans imperfections notoires ni défauts de production, tout est lisse, plat, sirupeux, roucoulant, totalement désuet, insipide, sans âme.

Les onze morceaux présents nous montrent une vocaliste certes dotée d’une tessiture large, plafonnant souvent dans les aigus mais sans grâce ni virtuosité. Le timbre un peu nasillard de la chanteuse m’irrite d’ailleurs assez rapidement, et j’ai vraiment eu du mal à terminer l’écoute.

Lorsqu’on navigue en terrain ultra-connu et exploré en profondeur depuis les années 80, on se doit de proposer un minimum de nouveauté, des mélodies accrocheuses jouées avec un certain brio, et un petit quelque chose qui se démarquerait de la foule de groupes proposant ce style saturé à outrance. Certains y parviennent encore très bien. Essai manqué pour cet album. Cette musique plaira certainement aux aficionados purs et durs les moins exigeants, mais ne fédérera aucun nouveau fan, tant la désuétude est ici maîtresse.