PAIN I am [ 2024 ] |
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CD Album Durée : 44.00 Style : Metal indus |
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TECHNIQUE |
PRODUCTION |
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Chronique : 30 mai 2024 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Huit ans que le chanteur et guitariste Peter Tägtgren nous fait attendre un successeur à « Coming Home », publié en 2016, le dernier album en date de son projet techno metal indus Pain. C’est chose faite avec ce neuvième album, sobrement intitulé « I Am », doté d’une belle pochette très artistique, presque surréaliste. Cet album semble être dans la continuité des précédents travaux du compositeur et multi-instrumentiste suédois, toujours dans une veine plus mélodieuse et moderne que son « vrai » autre groupe Hypocrisy. « I Just Dropped By » débute l’album de manière assez brutale. Nous retrouvons instantanément la patte de Pain : un ensemble batterie-basse-guitare un peu fouillis, rythmiquement très martial, avec des claviers et des voix tonitruantes voguant sur un spectre saturé. Heureusement, le propos se détend par la suite avec deux chansons calibrées pour nous faire gesticuler à l’envi : « Don’t Wake the Dead », le single torturé et mélodique à souhait dont nous scanderons le refrain à tue-tête après deux écoutes (un futur hymne, pour sûr), et « Go with the Flow », avec cette voix grave un peu robotique, limite cold-dark wave, un morceau très entraînant et mélodieux, illustré par le clip vidéo où l’on voit l’excellent acteur Peter Stormare jouer au fou avec Peter. Époustouflant et rafraîchissant à la fois ! Un petit moment plus convenu mais tout aussi efficace avec « Not for Sale » nous ramène ensuite à l’excellence avec « Party in My Head », très dansant, mélodique à souhait, avec un refrain fédérateur et des chœurs très présents. Cela rappelle les meilleurs moments du chef-d’œuvre « Psalms of Extinction », par exemple « Nailed to the Ground » pour les connaisseurs de Pain. Le morceau-titre « I Am » se veut un peu plus glauque, assez lent et intimiste, alors que « Push the Pusher » enfonce le clou rythmiquement et nous entraîne dans une danse à la limite de la transe, ornée de multiples sons de claviers électro et de voix superposées, assez peu distinctes les unes des autres. On se retrouve presque au milieu d’une orgie extatique, baignée de sons venus de toutes parts, sans pouvoir cesser de danser, invoquant le firmament. Vient ensuite un petit ramollissement des sens avec le dispensable « The New Norm » - on se demande bien ce que cette chanson fait là ! – avant la déferlante « Revolution », rappelant instantanément l’autre groupe de Peter, Hypocrisy. Ici, la saturation des sons est à son maximum, à l’instar de certaines productions extrêmes de Devin Townsend, et la distinction entre les instruments est quasiment impossible, tant l’ensemble est brouillon et assourdissant. Fort heureusement, l’album se termine en beauté avec le mid-tempo très gothique « My Angel », chanté en duo avec Cécile Siméone. Les textes en français rappellent certaines atmosphères de Mylène Farmer (si, si !), et cette chanson au caractère romantique et désespéré est de très bon goût. Je ne sais pas comment cette rencontre improbable s’est déroulée, car Cécile est une ancienne Miss Météo française de Canal+, reconvertie en décoratrice d’intérieur. Le fait est qu’elle possède un très joli brin de voix qui s’accorde parfaitement avec l’organe plus rocailleux du Suédois, une réussite. Le final « Fair Game » est une belle ballade langoureuse, tranchant avec le reste de l’album plus intense, laissant penser que sieur Tägtgren a beaucoup de cordes à son arc et de multiples influences encore non ou peu exploitées. Ne rivalisant pas avec les perles passées que furent « Psalms of Extinction », « Dancing with the Dead » et « Cynic Paradise », ce neuvième album de Pain prouve que l’inspiration de Peter recèle encore des perles aux multiples facettes. Il nous laisse à penser qu’il n’a pas fini de nous surprendre et de nous abreuver de son art si particulier, aux sonorités très personnelles. Ce style metal indus aux consonances très techno et ce chant assez unique, entre timbre grave sonore et médium aigu presque crié, font de Pain un groupe unique. Espérons vivement que nous n’aurons pas à attendre huit autres années pour le prochain album, car chaque sortie de ce projet est un événement en soi. |
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