CHRONIQUES ALBUMS

Depuis sa formation en 2010 et avec trois albums au compteur, sans compter les divers EP sortis entre ceux-ci, Lovelorn Dolls s’est déjà taillé une belle réputation au sein de la sphère gothique. Sa musique, caractérisée par un intéressant mélange de rock et de musique électronique, glissant parfois vers le metal, parfois à l’inverse vers des sonorités très pop, est toujours baignée dans une esthétique sombre et romantique à souhait.

Six ans après la sortie du très apprécié « Darker Ages », le duo composé de Kristell Lowagie et Bernard Daubresse revient en force avec son nouvel opus : « Deadtime Stories » !

L’inquiétante « Once Upon A Time » plonge sans détour l’auditeur dans l’univers de Lovelorn Dolls et, plus qu’une introduction, raisonne comme un avertissement quant aux histoires horrifiques qui vont lui être contées… Une ouverture qui renforce l’impact du single « A Heart Cries », un titre assez pop auquel la rythmique appuyée et les claviers très electro confèrent un côté indus qui fonctionne bien et souligne efficacement les refrains, dont le rythme martial, une fois cassé par un joli pont dans lequel guitare et voix, comme s’ils dansaient ensemble, s’entremêlent, offre à celui-ci une fluidité très agréable. Accélération du rythme et changement drastique d’ambiance avec « Death & Glory » sur lequel figure VVitchboy, rappeur gothique américain, dont le phrasé rappé et l’épaisseur de la voix contraste avec la délicatesse de celle de Kristell ; une combinaison étonnante mais qui marche très bien dans ce détonnant mélange de rap et d’electro sur fond de metal, auquel les vociférations de VVitchboy apportent même une touche de hardcore.

Lovelorn Dolls accueille également sur cet album un autre invité, et non des moindres, puisqu’il s’agit de nul autre que du très charismatique Dero Goi, chanteur du groupe culte OOMPH! pendant plus de trente ans et qui figure sur le titre « Dancing At Your Funeral » ! La chanson a évidemment une vibe très indus, naturellement accentuée par la voix du chanteur, mais ne dénote toutefois pas avec l’univers du groupe qui réussit à conserver toute son identité malgré la présence de son invité de prestige. Les deux voix se répondent et se combinent élégamment dans un sombre balais ; une belle réussite !

« Deadtime Stories » est une jolie démonstration de l’étendue des influences du duo qui, grâce à la personnalité que ses membres y insufflent, demeure d’une cohérence certaine malgré la diversité des genres qu’il explore. Parfois pop, parfois très rock à l’instar de la très rythmée « Beautiful Chaos » et de son refrain imparable, le disque instille dans chacun de ses douze titres l’atmosphère gothique caractéristique de Lovelorn Dolls ; sombre certes, assurément poétique, mais dans lequel certains trouveront aussi une pointe de lumière et de chaleur. Un disque intéressant qui, s’il plaira sans difficulté aux adeptes du genre, pourrait également venir à surprendre un auditeur plus éloigné de ce genre de standards qui s’y laisserait plonger !