LUCIFER Lucifer V [ 2024 ] |
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CD Album Durée : 48:14 Style : Heavy metal, occult rock |
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Chronique : 19 avril 2024 , réalisée par Alex.V | ||||
Fondé en 2014 à Berlin par la chanteuse Johanna Sadonis sur les cendres de son ancien projet The Oath, Lucifer, s’inscrivant dans la lignée de ses prestigieuses influences (Black Sabbath ou encore Blue Öyster Cult, pour ne citer qu’elles), n’a depuis eu de cesse de tracer sa route à pleine vitesse en perpétuant l’héritage de ses illustres aînés tout en y insufflant sa propre personnalité. Fort de quatre albums, de plus de deux-cents concerts en Europe, outre-Atlantique ou encore au Japon, et de deux nominations aux Grammis Awards (l’équivalent suédois des Grammy américains) pour ses albums « III » et « IV », Lucifer s’est rapidement imposé et fait déjà presque figure d’incontournable dans son genre. C’est ainsi que, dix ans après ses débuts, l’ange déchu nous présente déjà son cinquième blasphème, sobrement et sans déroger à sa tradition, baptisé : « V ». « V » est le troisième album du groupe avec les mêmes membres, dont le prolifique multi-instrumentiste Nicke Andersson (The Hellacopters, Entombed, entre autres), compagnon d’écriture mais également de vie de Johanna Sadonis. Et disons-le tout de suite, les musiciens sont rodés et la formule fonctionne parfaitement. « V » est sans fioriture et les riffs qui le composent tapent dans le mille ; ce dès l’ouverture de l’album avec l’introduction de « Fallen Angel » (presque une autobiographie, si l’on peut dire !) et ses guitares heavy, très « late 70’s », aux distorsions bien grasses qui s’harmonisent parfaitement. Le ton est donné, Lucifer est libre et rien ni personne ne peut l’entraver. « At The Mortuary » instille une ambiance plus lugubre très « Sabbathienne », mise en exergue au rythme du glas qui renforce cette atmosphère funèbre ; atmosphère que l’on retrouve sur la très poétique « Slow Dance In A Crypt », une sombre ballade aux accents de blues dans laquelle on retrouve le romantisme macabre caractéristique de la plume de son auteure et interprète. Un moment de répit idéalement placé qui permet de redescendre un peu en intensité, notamment après la très énergique et acidulée « Riding Reaper », presque pop, à l’instar de « A Coffin Has No Silver Lining » et ses refrains particulièrement irrésistibles, ou encore de l’étonnante « Maculate Heart », laquelle, après une paisible introduction acoustique rompue par un explosif break de batterie, se fond en un genre de boogie mélodique mais sombre, comme une rencontre entre ABBA et Black Sabbath. Les inspirations du disque sont ainsi variées et ne laissent aucune place à l’ennui, en passant du côté glam de « Strange Sister » et son solo particulièrement enjoué, que l’on ressent également sur « Riding Reaper », à des titres plus « bluesy » tels que « The Dead Don’t Speak », aux fortes influences jazz, « Slow Dance In A Crypt », comme mentionné précédemment, ainsi que la chanson finale de l’album : « Nothing Left To Lose But My Life », un blues sombre et mélancolique dans la plus pure tradition, magnifié par un langoureux solo qui, sans aucunement casser le rythme et l’ambiance du morceau, y distille au contraire une couche supplémentaire de spleen. « V », loin de n’être qu’un simple condensé d’influences habilement maniées, est au contraire l’expression de la personnalité singulière de son créateur. Une balade dans les tréfonds de l’esprit de la Bête dont, guidé par la voix suave et puissante de son enchanteresse chanteuse, on pourrait bien ne pas vouloir revenir. On y retrouve évidemment les sonorités rock et doom 70’s typiques du groupe, exacerbées par une production que certains pourraient critiquer mais qui contribue assurément à cette vibe old school, conférant à Lucifer sa dimension finalement intemporelle. Chacun des neuf titres qui composent le disque (sans compter les deux remix) existe par lui-même ; aucun n’est à jeter et l’ensemble est parfaitement assemblé en ce qui pourrait bien être le meilleur album du groupe à ce jour. « Divin ! », si j’osais dire..! |
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