SYMAKYA Project 11 : the landing [ 2024 ] |
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CD Album Durée : 65.23 Style : Metal progressif symphonique |
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Chronique : 16 avril 2024 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Il est toujours très difficile de chroniquer un album aussi riche et dense que "Project 11: the landing" de Symakya, sans se perdre dans des explications complexes et trop détaillées, au risque de perdre le lecteur qui, lui, n’a normalement pas encore écouté la musique proposée. Je vais donc tenter de me concentrer sur l’essentiel tout en vous donnant l’envie de découvrir cette œuvre somme toute excellente et très variée ! Petit historique du groupe, Symakya a été formé en 2008 par Matthieu Morand (claviers, guitares et orchestrations – Elvaron, Dusk of Delusion, Akroma), Kevin Kazek (chant – Seyminhol) et Thomas Das Neves (batterie – Seyminhol, Deficiency, Heavenly), trois musiciens expérimentés qui font partie du fleuron du metal français et qui ont été rejoints ensuite par le bassiste Julien Kuhn (Diamond Dust, Taste of Hell, Surtr). Le premier album du groupe est sorti en 2011, "Majestic 12: open files", et avait fait grande impression à l’époque quant à la qualité de ses compositions et sa production finement travaillée par les meilleurs du genre, à savoir Simon Oberender et Sascha Paeth. Voici donc treize longues années plus tard ce deuxième album qui a pour thème la lune, les textes des différents morceaux s’en inspirant par divers écrits historiques, discours ou réflexions sur cet astre qui nous fait, il faut bien le dire, toujours rêver. Outre la pochette de l’album qui pourrait faire penser à Michel de Nostre-Dame (Nostradamus) écrivant ses prédictions existentielles, la musique ici proposée est un long et grand voyage initiatique dans les sphères du métal progressif à tendance symphonique des années 90 et début 2000. On ne sent pas spécialement d’influences établies, Symakya possédant une identité propre, mais on peut comparer la voix de Kevin dotée d’une tessiture de médium à aiguë à un James LaBrie (Dream Theater) en grande forme, voire un Bruce Dickinson période Brave new world, technique vocale maîtrisée à merveille et assez bluffante. Certains moments me font même penser à leurs compatriotes de Heavenly, voire Adagio (groupe formé par Stephane Forté, très grand guitariste). Une énergie palpable défile tout au long des dix morceaux proposés, le premier "The Observer" et le dernier "Sea of Silence" étant assez atmosphériques, symphoniques et instrumentaux, comme un prologue et un épilogue à l’histoire ici contée. On sent que les musiciens ont de la bouteille, du talent à revendre et ne font pas partie de groupes de pop ou de cold-wave. Les riffs sont posés, saccadés, vivifiants, et très inspirés, les chorus sont bougrement virtuoses, techniques et mélodiques à la fois (si, si, c’est possible, la preuve !), la section rythmique reste hallucinante de précision et de diversité, non sans des breaks risqués et des mesures asymétriques typiques du prog. Beaucoup de sonorités de claviers et des orchestrations à la fois vintage et moderne donnent un coup de frais à l’ensemble, qui est réellement très chargé, en ce sens qu’il faut vraiment suivre le fil des chansons pour tout comprendre et tout assimiler, pour enfin y prendre du plaisir après plusieurs écoutes. Car, oui, Symakya s’apprécie au fur et à mesure que l’on découvre leur musique. Sur le riff du début de "The Oath", on a même droit à un ersatz de Gojira, suivi d’un petit gimmick presque celtique, peaufiné par un refrain digne des meilleures chansons de Sonata Arctica. Belle prise de risque, beau mélange de style réussi. Je comparerais mon immersion dans ce disque comme lorsque je découvre un nouvel album de Marillion par exemple, où chaque seconde est un détail à part entière qu’il faut comprendre, assimiler, ou même certains albums de Dream Theater, Vanden Plas ou encore certains albums de jazz fusion, passés ou actuels (Kiyo/Sen, Carpe Diem, Magma…) Malgré toutes ces envolées et tout ce déferlement de plages plus denses les unes que les autres, les compos sont si bien pensées et interprétées que parfois certains refrains restent en tête, comme celui de "Phenomenon" ou celui plus répétitif de "Lunar Obsession" et son côté Sonata Arctica qui me fait bien vibrer, ou encore celui plus mélodique de "Land", on est en plein Maiden grande époque, là !!! Que de diversité, d’émotions variées et opposées, quel travail titanesque et surtout quelle osmose artistique !!! Tout ce travail de composition, toute cette masse de mélodie, de puissance et de technicité semble tellement fluide à l’écoute que c’est en presque indécent de qualité… on ne serait pas proche du chef-d’œuvre, quand même, là ??? En tout cas, un gros coup de cœur pour moi (et je ne suis pas le seul, vu les chroniques dithyrambiques qui pleuvent sur la toile à leur encontre). Et je le redis à nouveau, nous avons des artistes français merveilleux, soutenons-les en achetant leurs disques !!! |
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