CHRONIQUES ALBUMS

Je dois admettre que lorsqu'un bon groupe de rock nous arrive avec un très bon album, c'est toujours un plaisir. Mais je me dois de compléter cette évidence avec la remarque suivante : si ce groupe est français alors que le rap règne en maître dans l'Hexagone, alors ce plaisir est décuplé. Le jeune groupe parisien formé en 2019, DOWN TO THE WIRE, et son rock post-grunge sont de retour avec un nouvel album qui a tout pour réjouir. Et ce disque s'intitule simplement « Deep In Denial ».

On a beau écouter une auto-production, DOWN TO THE WIRE s'est offert les services de Bertrand PONCET et Bastien LAFAYE, connus pour leurs travaux avec STORM ORCHESTRA ou SWEET NEEDLES. Le résultat est tout ce qu'il y a de plus cool avec un son massif et des grosses guitares. Ils ne lésinent pas sur la saturation, mais c'est seulement pour mieux mettre en valeur ces riffs efficaces et entêtants.

L'ère du grunge semble révolue et il ne reste peut-être plus que PEARL JAM pour la maintenir en état d'éveil. Ceux qui ont connu les années 90 savent quel impact majeur a eu ce mouvement post-punk avec à sa tête le torturé Kurt COBAIN. Cela a permis à des SOUNDGARDEN, STONE TEMPLE PILOTS ou autre PEARL JAM de sortir la tête de leurs garages et d'imposer au monde un style direct, simple mais particulièrement travaillé et pointu. Le renouveau a eu lieu avec DEFTONES et KORN si on se réfère à l'appréciation de l'époque. Je dirais que DOWN TO THE WIRE représente bien une nouvelle phase d'évolution de ce rock à la fois torturé et énergique. Le combo parisien nous propose 10 compositions qui auraient fait un carnage à l'époque et qui, d'une certaine manière, réveillent un peu de nostalgie. Et pourtant, DOWN TO THE WIRE n'existe que depuis 2019. Mais que dire d'un titre comme « Healing » qui ouvre ce disque avec une puissante mélodie entraînante qui nous rappelle la puissance d'un SOUNDGARDEN agrémentée par la mélancolie d'un DEFTONES. Le décor est posé et il n'y a plus qu'à apprécier le déroulé qui s'offre à vos délicates petites oreilles. Cette bonne impression se confirme avec l'excellent « The Butcher's Fantasy » qui groove avec précision et puissance. On passe par « Head Down » qui, lui, n'hésite pas à aller faire un tour du côté obscur pour en ramener une ambiance torturée construite comme un grand huit avec ses moments calmes et des riffs plus rentre-dedans. On continue ainsi en passant à l'efficacité avec « Vegas » et les mélodies obsédantes de « As A Brother ». Le punk n'est pas en reste avec « No Cops, No Police ». On pense à une version un peu plus soft d'un « Tourette's » de NIRVANA mais vous verrez le lien direct en écoutant le morceau. On boucle ce disque avec un hymne à la lourdeur et à la mélodie avec « Burn (Snow White) ». Là encore les promesses sont tenues et il y a de fortes chances qu'après cette conclusion vous ayez envie de revenir au début pour vous en refaire une petite boucle.

DOWN TO THE WIRE nous livre un excellent album. À ne pas rater !