MUGSLUG When people eat people [ 2024 ] |
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CD Album Durée : 32.13 Style : Post-punk hardcore |
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Chronique : 10 mars 2024 , réalisée par Stef | ||||
MUGSLUG sort son deuxième album. Après un premier opus d’une très grande qualité, le power trio eurélien réussit le défi de nous présenter un disque à la hauteur des attentes. Essai transformé ! Pas de faux pas ou de baisse de régime. De l’énergie à l’état brut pour ce post-punk hardcore teinté de psychédélique. Aucun round d’observation, le premier titre « Tomorrow Is Another Day » est un uppercut au menton, un direct au foie. Une batterie qui écrase tout sur son passage, Bastien Amy montre une fois de plus la puissance et la technique de son jeu. Cyril tient un rythme hypnotique à la basse et les guitares de Fred, nerveuses et torturées, accompagnent sa voix déchirée. Le riff de « Under My Skin », rageur et tranchant comme une lame, donne envie de se gratter la peau pour voir ce qu’il y a en dessous. « Storm » est un cri de désespoir, un électrochoc pour réveiller les consciences face aux tempêtes qui nous guettent ; climatiques, politiques, sociétales. La tragédie a déjà commencé mais on fait comme si… « When People Eat People » pointe du doigt ceux qui gouvernent le monde, pleins d’arrogance et de condescendance. Leur pouvoir sans limite écrase tout sur son passage. « Pull Me Out », survitaminé, et l’excellent « Fight » avec sa batterie démoniaque et son refrain scandé, hurlé, semblent une nouvelle fois appeler au réveil collectif, à oser dire non pour enfin se lever et se révolter. « Sick » pose le constat d’une vie de soumission, de résignation et, au final, d’une pseudo-liberté qu’on nous agite sous le nez comme la carotte qui fait avancer l’âne. On nous programme à l’école pour être de bons soldats au travail, bien moulés dans le collectif. Et comme dans la chanson de Brel, on finit seul. « I Love the Planet », le génial « Wait » et le final « Ego’s Killer » achèvent le constat sombre de notre propre ambivalence. On aime la planète mais on ignore sa beauté et sa diversité, on veut vivre nos rêves et pourtant on passe notre temps à attendre et l’ego est le maître étalon de notre société. Les compositions de cet album sont en symbiose parfaite avec les textes. Torturées, violentes, désespérées. La basse et la batterie semblent atteintes de tachycardie, et les guitares tranchantes comme une scie d’autopsie dissèquent le cœur de notre monde pour nous en faire voir la noirceur. MUGSLUG signe là un album profond et grave, frénétique et psychédélique, d’une qualité incroyable. À vite se mettre en injection ! |
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