CHRONIQUES ALBUMS

Nouveau projet de l’écurie Frontiers, avec l’inusable et omniprésent compositeur et multi-instrumentiste Alessandro Del Vecchio (Edge of Forever, The Grand Master, The Big Deal, Hardline, Revolution Saints…). Cet album de Soledriver voit un invité de marque entrer dans la lumière en la personne de Michael Sweet, chanteur du groupe de heavy chrétien Stryper.

Accompagné du batteur Michele Sanna, le trio nous offre un concentré de heavy rock ultra classique, typé AOR/Rock FM d’un autre temps, un peu mielleux sur les bords, sans grand intérêt artistique en ce sens que rien ne transparaît dans cette musique standardisée, au format compact, au chant aseptisé et aux structures harmoniques mille fois utilisées et entendues depuis des décennies maintenant.

Aucune chanson ne sort du lot, aucun refrain n’est plus intéressant qu’un autre, aucun riff ni chorus de guitare n’est transcendant, la batterie sonne comme toutes les productions actuelles du genre, retravaillée en studio sans relief ni dynamique. Tout est d’une platitude assommante, sans nuance aucune. La production est juste parfaite au sens lisse du terme, sans fioriture, sans surprise, sans prise de risque. On sent même parfois Michael peiner sur les notes les plus aiguës qu’il s’évertue à tenir jusqu’à la proche rupture de son organe. Un choix technique étrange pour un chanteur avec une telle expérience.

On reconnaît bien sûr l’atmosphère et les recettes des vieux Foreigner, Survivor et Journey pour ne citer qu’eux, mais sans le panache et le savoir-faire de ces maîtres du genre. Cela est franchement dommage quand on connaît le talent du compositeur/guitariste/bassiste/claviériste/chanteur et du chanteur ici présents.

Serait-ce l’album de trop pour sieur Del Vecchio? Ne serait-il pas temps pour lui d’arrêter d’empiler les productions et les groupes année après année et de se concentrer sur seulement deux ou trois projets pour en faire ressortir tout le potentiel et la qualité dont il est capable?