BLACKBRIAR A dark euphony [ 2023 ] |
||||
CD Album Durée : 50.00 Style : Metal Gothique |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 16 novembre 2023 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Blackbriar existe depuis 2012, et le groupe néerlandais a la particularité d'avoir sorti trois EP et de nombreux clips vidéo avant de s'attaquer aux albums proprement dits. Leur premier album, "The Cause of Shipwreck", date de 2021, et voici donc leur second méfait, "A Dark Euphony". Je ne vais pas tourner autour du pot, dès l'ambiance un peu sombre et romantique de "An Unwelcomed Guest", j'ai adoré, vraiment adoré ! Que ce soit les arrangements symphoniques excellents, le côté metal gothique qui manque un peu actuellement dans le paysage musical, et surtout la voix magique de Zora Cock, rappelant avec ravissement Sharon Den Adel de Within Temptation aussi bien que Jennifer Haben de Beyond the Black, et bien sûr Kate Bush lorsqu'elle pousse dans les aigus. Je parlais de Within Temptation, la comparaison ne s'arrête pas là car sur "Far Distant Land", outre le côté celtique surprenant mais sympathique et pittoresque, le morceau nous plonge instantanément dans l'époque de "Mother Earth" (voire carrément sur la chanson éponyme) de leurs compatriotes. Heureusement, Blackbriar possède son propre univers, et leurs compositions sont réellement uniques et personnelles. Les ressemblances sont néanmoins troublantes entre les deux groupes, et j'aimerais bien m'en détacher pour la suite de ma découverte. Le côté symphonique, voire gothique, des arrangements et la voix de Zora sont les gros points forts de la musique du groupe. Non pas que les musiciens ne font pas leur job, mais les compositions sont tellement parfaites qu'ils passent un peu au second plan. Pas de démonstration technique, ni de solos de guitares masturbatoires, les rythmiques sont graves et les solos restent mélodiques, suivant souvent les claviers ou les lignes de chant, donnant un côté théâtral majestueux et mélodique à souhait à l'ensemble. On s'éloigne de WT avec "Spirit of Forgetfulness" et surtout sur "Bloodprints in the Snow", où le chant se fait plus dramatique et noir, tellement obscur que j'y entends quelques résonances de King Diamond dans les chœurs, ce qui n'est pas pour me déplaire, étant un fan inconditionnel du King depuis ses débuts dans Mercyful Fate. Les petites arabesques à la Kate Bush se font à nouveau sentir (mais beaucoup moins que sur leurs productions précédentes) dans "The Evergreen and Weeping Tree", dont le piano romantique et désespéré révèle encore plus la beauté du timbre de Zora, véritable caméléon vocal cette femme ! Que de frissons sur ce titre, magnifique, pur, triste et enchanteur... Dans "Cicada", je verrais bien un potentiel de bande originale de film, pour accompagner un bon vieux Tim Burton bien décalé ou un Terry Gilliam déjanté. Le chant est tantôt mélancolique, tantôt teinté de folie enfantine, transportant notre esprit dans un univers sombre en évitant le côté malsain du propos. La ballade "My Soul's Demise" ne dépareille pas de cet univers onirique d'un autre temps, bien mis en valeur dans le clip correspondant. Cet univers gothique et "dark romantic" est toujours bien présent dans leurs nombreuses vidéos présentes sur la toile, et on peut les visionner à la suite, comme une grande continuité, presque comme un film musical, et s'enivrer de la beauté de cette musique... Encore des frissons, j'en suis tout retourné. "We Make Mist" explore un peu plus le côté orchestral, renforcé par des cordes magistrales, ce piano omniprésent et somptueux, ces éclats de cuivres dans les basses fréquences, comme un séisme grondant sous cette terre noire et enfumée, et qui laisse surgir la tessiture très étendue de Zora, éclatant parfois son organe sur des hauteurs enchanteresses. L'ensemble est une fois de plus très cinématique, et je n'ai aucun mal à imaginer des images multiples devant les yeux, qui orneraient à merveille cette œuvre ici interprétée avec grâce et volupté. "Thumbelina" propose des ambiances à peine plus classiques, qu'on pourrait rapprocher du metal gothique des années 90 de Theatre of Tragedy ou encore de Leaves' Eyes, avec un gros son en plus. Un petit retour sur l'analogie avec Within Temptation avec "Forever and a Day", dans les lignes vocales et les chœurs qui habillent énormément bien l'ensemble, un peu fade pour une fois, pourtant agrémenté d'un excellent chorus de guitare en épilogue. Je crois que c'est le morceau le plus faible de tout l'album, en tout cas ce sera le seul car nous finissons avec "Crimson Faces", lourd, oppressant mais tellement passionnant à écouter. Musique et voix toujours en osmose, dont la vidéo m'avait d'ailleurs largement impressionné avant même de découvrir cette pure merveille artistique. La mélodie du refrain est à tomber à la renverse, et Zora est impériale, une fois de plus ! Je reste à court de superlatifs et d'adjectifs mirobolants pour décrire mes émotions devant tant de merveilles et de génie. Cet album m'a marqué à vif, et rien qu'en concluant l'écriture de cette chronique, mes poils se dressent et je n'ai qu'une envie, le désir irrépressible de retourner dans cet univers fantasmagorique, rempli de ténèbres affriolantes et de magie envoûtante. Adieu, les amis, je m'en vais m'y noyer… Membres de Blackbriar : Zora Cock - chant René Boxem – batterie Bart Winters - guitare Robin Koezen - guitare Ruben Wijga - claviers Siebe Sol Sijpkens - basse |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|