LALU The fish who wanted to be king [ 2023 ] |
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CD Album Durée : 54.00 Style : Rock metal progressif |
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TECHNIQUE |
PRODUCTION |
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Chronique : 16 novembre 2023 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Je frémis d'impatience et d'appréhension en glissant le CD du dernier album de Lalu dans ma platine. Le précédent, "Paint the Sky", reste un chef-d'œuvre à tous égards, dont la chronique est toujours présente ici sur Pavillon666 (10/10 quand même !). Je me demande donc comment ce nouvel album pourrait être aussi bon, voire même encore plus transcendant. Je sais que la musique de Vivien Lalu se découvre au fil des écoutes, comme toute bonne musique, d'autant plus dans le rock/metal progressif. Donc, je ne m'arrêterai pas à la première audition, qui me surprend beaucoup d'ailleurs, quant à la richesse et la densité des morceaux. J'entends bien sûr le timbre toujours éclatant de Damian Wilson, le talent indéniable du furieux batteur Jelly Cardarelli, les mélodies et les riffs classieux de Joop Walters, et le talent ainsi que l'inspiration des compositions et des sons de claviers une fois encore très intéressants de monsieur Vivien Lalu. La production est impeccable, comme sur le précédent, rien à dire… Mais je n'ai pas ce coup de cœur ressenti instantanément à l'écoute de "Paint the Sky" l'année dernière, et ça m'inquiète un peu. Je réitère donc et m'envoie le disque trois fois de suite afin de pouvoir m'immerger totalement dans cet univers passionnant et déroutant de ce poisson qui voulut être roi. "Forever Digital" commence sur les chapeaux de roues avec le refrain, chanté par un Damian Wilson en grande forme vocale. Quelques pincées de piano de Matt Daniel nous ouvrent la voie d'une chanson magnifique dans son évolution, parsemée de sons de claviers rappelant inévitablement le vieux Genesis, Yes, voire même Kansas. Des guitares tantôt metal, tantôt acoustiques, un bonheur pour les oreilles. Passons maintenant au premier pavé de l'album, le morceau-titre "The Fish Who Wanted to Be King", toujours aussi surprenant par son rythme rapide, alternant avec une ambiance intimiste et alambiquée, où la basse et les guitares de Joop se font plaisir, semblant communiquer en questions-réponses de façon posée et libre. Mesures asymétriques, riffs et rythmiques groovy ou saccadés, chant tantôt mélodieux, tantôt narré, claviers parfois syncopés et rythmés, parfois très atmosphériques, le morceau prog par excellence, immersif à souhait ! Un petit moment plus facilement abordable pour les néophytes avec "Deoxyribonucleic Acid", mélodies presque pop sur ce morceau harmonieux à souhait, doté d'un superbe solo de moog. Tout me fait penser ici à l'époque "Big Generator" de Yes, à nouveau surprenant mais qui se laisse bien apprivoiser au fil des écoutes. "Is That a London Number?" reste un mystère pour moi, autant dans les paroles ultra-simplistes que dans la composition très linéaire, à la Toto dans leurs derniers albums. Cela prouve bien que le musicien le plus technique et le compositeur le plus inspiré peut tout à fait proposer des chansons sans utiliser de multiples rythmiques à tempo variable, solos et harmonies enchevêtrées, qui parfois perdent l'auditeur... N'empêche, je n'accroche pas vraiment à ce titre. Le second pavé du disque, "Amnesia 1916", et ses quatorze minutes. Le rock progressif reprend ses marques, les rythmiques et le chant énergiques du début laissent place à une magnifique plage planante, puis à un passage groovy et mélodieux, gracieux est le terme le plus adéquat pour ce beau moment. Parfois, une déferlante de passages syncopés vient dépoussiérer un peu l'ensemble, comme pour mieux enrichir la musique déjà très dense. Et tout cela s'achève sur un bon solo de guitare si bluesy, lumineux. Une merveille, une aventure musicale qui décoiffe les neurones, bourrée d'émotions et de rebondissements. Qui a dit que les adeptes du prog ne pouvaient pas s'attaquer au jazz ? En tout cas, les musiciens de Lalu s'en donnent à cœur joie dans cet instrumental "A Reversal of Fortune", sorte d'hybride rock prog fusion du plus bel effet, une sorte de récréation néanmoins très structurée et inventive, où Jelly brille de mille fûts ! Aussi orgasmique que les plus beaux instrumentaux de Toto lorsque parfois ils se lâchent totalement (réécoutez donc "Jake to the Bone" ou encore "Dave's Gone Skiing"). "The Wondering Kind" clôture déjà cette œuvre majestueuse. Cinquante-quatre minutes au compteur, mais tant de richesse et de dépaysement nous feraient bien rester encore plus longtemps dans ce monde tellement coloré. Beau titre où tant d'ambiances se mêlent et s'imbriquent parfaitement, pour le plus grand bonheur de notre esprit et de nos émotions. Pour moi, ce tout nouvel album de Lalu reste un peu en dessous de "Paint the Sky", mais comment succéder à une telle perfection, entre nous ? Cela n'empêche qu'il est excellent en tout point, autant musicalement qu'artistiquement. Le voyage musical et presque astral à certains moments en vaut la peine, ne serait-ce que pour changer d'horizons et se dépayser totalement avec ce monde onirique et complexe. Une très belle réussite, avec, je l'espère, un très grand succès à venir. |
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