CHRONIQUES ALBUMS

Quatrième volet du projet du guitariste ultra-productif Magnus Karlsson (Primal Fear, Heart Healer, Free Fall, The Ferrymen, Allen/Lande, Allen/Olzon…), ce « Hunt the Flame » est sans surprise un brûlot de gros heavy-metal classique et symphonique, doté d’une production monstrueuse et de parties orchestrales gonflées à bloc !

Comme dans les trois premiers tomes, nous découvrons une pléiade de chanteurs pour chacun des onze titres et nous avons droit à un défilé de leurs notes hautes et éraillées, n’hésitant pas à forcer leur organe jusqu’à la pseudo-rupture, pour des chansons de haute voltige, munies de riffs assassins et de prestigieux chorus suédois, ainsi que des rythmes flamboyants et puissants du batteur Anders Kollerfors.

Magnus s'occupe également de la basse et des claviers, tandis que les vocalistes présents sont Alexander Strandell (ART NATION, CROWNE), Jakob Samuel (THE POODLES), James Durbin (DURBIN, CLEANBREAK), Kristian Fyhr (SEVENTH CRYSTAL, GINEVRA), James Robledo (SINNER'S BLOOD), Michael Eriksen (CIRCUS MAXIMUS), Girish Pradhan (GIRISH AND THE CHRONICLES), Raphael Mendes (ICON OF SIN), Terje Haroy (PRYAMAZE, MANTRIC MOMENTUM), Jake E (CYHRA) et Antti Railio (CELESTY, DIECELL, THE WILDFIRE).

Mais... j'ai un souci, et de taille. Malgré mon attirance pour les divers projets de Monsieur Karlsson et compte tenu de la qualité inspirée et passionnée de ses derniers albums, notamment Heart Healer et le dernier The Ferrymen, je n'arrive pas à accrocher à ce Free Fall, tout comme aux précédents d'ailleurs.

Rien à dire du point de vue de la composition, de l'interprétation, de la technique, de la mélodie, des orchestrations, des chœurs... mais je n'arrive pas à distinguer un chanteur parmi les autres. Si je n'avais pas su que onze vocalistes se relaient, j'aurais juré qu'il n'y en avait qu'un, voire deux. En fait, ils ont tous plus ou moins la même voix, le même timbre, les mêmes mimiques et manières de forcer, les mêmes tics et vibratos, les mêmes fins de phrases. J'ai d'ailleurs remarqué que cela semble être devenu la norme pour ce genre de projet actuellement, à quelques exceptions près comme The Erinyes, Heart Healer encore une fois, et bien sûr Avantasia et Ayreon/Star One, qui sont les plus emblématiques et occupent le haut du podium.

Aucun chanteur ne se distingue réellement, aucun n'a ce charisme qui permettrait de le reconnaître parmi la foule. Je ne sais pas si c'est voulu pour créer une certaine unité, mais dans ce cas, quel est l'intérêt d'inviter onze gars qui chantent tous de la même manière ?

Alors, ne vous attendez pas à découvrir le futur Russel Allen, le prochain James Labrie ou les descendants d'un Damian Wilson ou d'un Tom Englund, car ils ne se trouvent pas ici. On serait plutôt du côté de clones de Ronnie Romero ou de Joe Lynn Turner, par exemple, si vous voyez la comparaison...

Malgré ce gros point noir (qui n'engage que moi), ce Free Fall, quatrième du nom, reste une belle continuité du projet. Sans révolutionner le genre, il force le respect quant au travail de composition et d'arrangements. C'est du grand art tout de même !