CHRONIQUES ALBUMS

36 ans que ce groupe existe, ce n'est pas rien. Quand on parle des TAMBOURS DU BRONX aux personnes qui ne sont pas forcément les plus impliquées dans la musique, on se doit souvent de préciser : « - Mais si, ce sont des mecs qui tapent sur des bidons ! - Ah oui, OK je vois ! ». Et oui, parce qu'on le veuille ou non, ce groupe a marqué les esprits de bien des façons. On les a vus lors des commémorations du bicentenaire en 1989, jouer au pied de la Tour Eiffel en première partie de Johnny HALLYDAY à Times Square, au Stade de France et un peu partout dans le monde. Et puis, ce qui a motivé un renouveau dans le groupe, c'est leur collaboration avec SEPULTURA au Rock In Rio et au Wacken. Ce renouveau a été marqué par l'album « W.O.M.P. » en 2018. La grosse machine est de retour, confirmant l'essai avec ce nouvel album, « Evilution ».

Comme annoncé lors du concert à Lyon en mars dernier, LES TAMBOURS DU BRONX nous présente une version mise à jour de leur précédent album, « W.O.M.P. ». Si ce disque s'apparentait à une nouvelle avancée de la part du groupe, « Evilution » en est la confirmation. Il faut dire que 5 années séparent ces deux opus. Depuis, le groupe s'est défendu sur scène et les « guests » sont devenus des membres à part entière et forcément, tout cela se ressent énormément à l'écoute de ce disque. Les gars ont pris leur place, affirmé leurs positions et bien évidemment, si vous avez été accroché par le metal, il n'y a aucune raison de ne pas succomber au charme de cet opus.

On rentre dans le vif du sujet avec « Le Début de La Fin ». Une petite introduction toute en progression qui vient poser l'énergie des bidons accompagnée par les sons électro d'Arco Trauma. Parfait pour une entrée en matière avant l'explosion qui arrive avec le chant de Reuno. LES TAMBOURS DU BRONX ont trouvé leur style avec ce titre. L'homogénéité est bien là. Le mix met tout le monde au même niveau et tout s'intègre parfaitement. Travailler sur un projet comme celui-ci est loin d'être simple, car il y a beaucoup de terrains inconnus à défricher puisque personne ne fait ça. LES TAMBOURS DU BRONX sont novateurs dans leur démarche, mais quand les choses fonctionnent et prennent leur place, tout devient évident, comme ce titre, mais aussi comme sur « Ghosts ». On a même droit à du son clair, ce qui n'était pas forcément le cas jusqu'ici. Les bidons donnent une puissance incroyable à un morceau mélodieux et lourd. Le chant de Renato est tout à fait indiqué pour ce genre de titre. Ses trouvailles mélodiques sont franchement au service de ces riffs simples mais bien trouvés. On parlait de SEPULTURA dans l'introduction, voici qu'Andreas KISSER vient faire une petite apparition sur le solo du titre « Chaos ». LES TAMBOURS DU BRONX se font plus directs et tout à fait efficaces. Une petite nouveauté également, la collaboration avec le groupe DOPE D.O.D., bien connu pour son style rap hardcore et dubstep, sur le titre « Razorback ». Voilà une réussite que l'on apprécie tout particulièrement. C'est exactement le genre de choses que l'on aurait pu entendre dans les années 90 avec des groupes tels que SOULFLY ou FEAR FACTORY. LES TAMBOURS DU BRONX s'approprient à leur tour ce concept en mélangeant des styles apparemment sans rapport pour nous prouver une fois de plus que les deux styles mélangés ensemble donnent une énergie des plus puissantes. On trouve un autre morceau de bravoure avec « Lion's Share » et son électro supervisée par des chanteurs au sommet de leur forme. Le groupe explore également son autre facette en nous proposant un titre instrumental réarrangé pour l'occasion, « Double Devils ». On poursuit avec du lourd, « Child Of Sin », « Ulost » ou encore « True Hate ». Les titres s'enchaînent pour le meilleur en s'affirmant aussi bien du côté du metal que de l'indus. Chaque chanteur apporte une facette à cet album, avec Reuno qui apporte une touche plus crooner, Stef plus metal et Renato plutôt groove metal, le tout au service d'un metal qui fait référence à l'évolution des années 90 du thrash metal et du rock, à l'image de « Denials » ou d'une belle conclusion façon « The Power ».

Avec ce nouvel opus, LES TAMBOURS DU BRONX s'affirme dans sa catégorie et se positionne comme un projet qui est devenu un véritable groupe. Il ne vous reste plus qu'à écouter cet album en boucle en attendant les prochains concerts. Passez le mot !