CHRONIQUES ALBUMS

C'est en 2008, dans la région parisienne, que MOONREICH est né. Bien que, dans un premier temps, il s'agissait du projet solo du guitariste Weddir, le groupe est finalement devenu une formation en 2010. Aujourd'hui, MOONREICH sort son cinquième album, « Amer », après avoir croisé la route de grands noms du metal extrême tels que GORGOROTH et VITAL REMAINS depuis 2014. Le groupe a même eu l'honneur de figurer sur l'affiche du Hellfest en 2016.

Si vous êtes surpris de voir que ce CD ne contient que cinq pistes, vous ne serez pas déçu par leur contenu. MOONREICH est un groupe qui prend le temps de développer ses idées. Après une intro classique, « Of Swine and Ecstasy », le groupe nous livre un morceau de 8 minutes et 13 secondes d'une intensité rare. C'est certes brutal, mais c'est également très varié. Les riffs et les arrangements ne manquent pas de richesse. La production est également à la hauteur d'un groupe de cette envergure. L'ensemble sonne résolument moderne et puissant, avec les meilleurs ingrédients du black metal et du death, tant du côté des blasts que des parties plus atmosphériques. Mais ce n'est pas tout, MOONREICH va plus loin en allant puiser ses inspirations dans des styles comme le post-metal, avec des parties qui pourraient faire penser à CULT OF LUNA. Tout cela donne beaucoup d'espace et de profondeur à ces morceaux. Le titre « Amer » est d'une intensité rare. Rien ne semble pouvoir arrêter cette grosse machine, et il faut attendre un peu de lourdeur pour relancer cette machine indomptable. Mais au-delà de cette brutalité, MOONREICH nous livre quelque chose de vraiment abouti et singulier. Les groupes de black metal qui atteignent ce niveau sont rares, et avec des morceaux comme ceux-ci, ce groupe prouve qu'il est à la hauteur des plus grands. L'écoute d'un titre comme « Where We Sink » ne peut pas vous laisser indifférent. La mélodie est particulièrement présente, mais toujours avec cette puissance incroyable. Il faut une certaine maîtrise et un talent certain pour arriver à ce niveau. On se délecte d'un très puissant « Astral Jaws » avant de finir avec le morceau le plus long de l'album, « The Cave Of Superstition », qui dure 13 minutes et 20 secondes. Ce déroulé tout en progression est tout simplement excellent. MOONREICH devient plus progressif et peut-être encore plus sombre sur certaines parties. C'est un grand Art pour conclure cet album.

Il est bon de savoir que des groupes comme celui-ci existent en France. Ce qui est regrettable, c'est de savoir qu'ils sont un peu coincés dans l'underground. Ils méritent tous le soutien de la scène metal française et celui-ci mérite franchement nos égards. Si MOONREICH était polonais, le monde entier en parlerait déjà. Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire pour que ça arrive.