CHRONIQUES ALBUMS

NOVEMBRE, c'est avant tout un duo fondé en 2016 par L'Amiral au chant et Le Pendu aux instruments. Le combo a sorti un premier EP en 2016, « Nacre », avant de se lancer dans une série de singles. Sept ans après sa formation, NOVEMBRE sort son premier album, « Inox ».

Voici un groupe qui ne vous laissera pas indifférent. Pour commencer, il faut faire preuve d'une certaine ouverture d'esprit car aux premières notes de « Marchand de fables », vous risquez de vous sentir dérouté. NOVEMBRE n'est pas du tout un groupe comme les autres. Vous trouverez ici quelques influences trip-hop avec une petite touche de rap, ainsi qu'un peu de rock. Mais ce qui va vous prendre directement aux tripes, c'est cette ambiance singulière. Le timbre de voix me renvoie à des souvenirs de NO ONE IS INNOCENT en version posée, mais nous arrêterons ici les comparaisons car il s'agit résolument d'un projet différent. NOVEMBRE vous emmène dans un univers sombre, dans des ambiances de brumes à couper au couteau, à l'image de « La Colline Silencieuse » ou « Kosminski ». On atteint le paroxysme avec « Music-Hall ». Musicalement, Le Pendu nous offre une bande-son lente et agonisante mais franchement rock, tandis que L'Amiral nous déclame un texte savamment écrit dont le thème ne vous laissera certainement pas de marbre. Je n'ai pas pour habitude de m'étendre sur les paroles des morceaux, mais là, il faut reconnaître que nous avons affaire à un auteur qui maîtrise comme rarement la langue française et les métaphores. On se laisse, d'une manière générale, embrasser par cet univers singulier avec des morceaux comme « 50 Nuances de Rouge », « Pendu » ou encore « Je, Tu » et « Inox ». Il n'y a aucune once de remplissage ou de travail qui n'a pas été mené à son terme sur ce disque, et absolument rien à retirer qui ne briserait le très bon équilibre qui règne sur cet album.

Le niveau est, de manière générale, très élevé sur ce disque. On sort des sentiers battus et on découvre un groupe hors du commun qui se construit une identité singulière. On allie ici musique très bien sentie avec des ambiances maîtrisées avec excellence, tandis que les textes vous entraînent dans un univers entre démence et grande sensibilité. Un oiseau rare à ne pas louper.