CHRONIQUES ALBUMS

Après un premier album très remarqué, intitulé « The One », les Suédois d'Arctic Rain remettent leur hard rock mélodique en jeu avec ce très bon second opus intitulé « Unity », pour le bonheur de nos oreilles avides de sensations mélodieuses.

Le groupe est composé de Tobias Jonsson au chant, Magnus Berglund à la guitare, Gert Daun à la basse, ainsi que de deux nouveaux venus, Kaspar Dahlqvist aux claviers et Richard Tonyson à la batterie.

Onze morceaux de bon rock mélodique sont proposés ici. On remarque dès l'entrée la qualité de la production très énergique et l'interprétation impeccable des musiciens sur les deux premiers morceaux, « One World » et « Unity ». La voix de Tobias reste bien souvent dans les mediums aigus et aigus, mais son timbre, même s'il est parfois un peu forcé, colle parfaitement au style. Ce dernier me rappelle souvent celui de Journey, période Frontiers et Raised on Radio. « Fire in My Eyes » en est un superbe exemple, avec une touche moderne dans le son en plus.

Malgré les influences marquées et indéniables typées années 80 sans équivoque, telles que celles de leurs compatriotes Perfect Plan, le groupe possède sa propre personnalité. Les claviers sont d'ailleurs bien mis en avant et leurs sonorités modernes et organiques sont un ravissement, comme sur « Piece of Mind ». La somptueuse ballade « Believe » nous prend aux tripes avec ce piano et ce chant tout en émotion, rappelant les meilleurs moments d'un certain Bon Jovi, voire même certains albums plus récents d'Europe.

De bons riffs bien pêchus se taillent une belle part des chansons, la basse très présente les soutenant bien, comme sur « Out of Time », où j'ai entendu un peu du feeling de Stephan Lill (Vanden Plas/ All my Shadows). Le refrain de « King of the Radio » surprend par le dédoublement de rythmique, chose assez rare dans ce genre de morceau, suivi de beaux chorus claviers/guitares à connotation symphonique. Ce sont encore de bons moments inattendus dans ce disque très éclectique finalement.

Dans « When We Were Young », qui semble être un titre un peu plus classique, le batteur nous donne un aperçu de ce qu'il peut faire techniquement, sur un break annonçant un duel de chorus claviers/guitares. La basse n'est pas en reste, car elle décide presque de l'ambiance des couplets de « Time for a Miracle ». Elle vrombit à merveille pour donner vie à des passages instrumentaux presque fusion juste avant le dernier refrain.

« The Road Goes On » conclut l'album sur une touche presque progressive avec cet ostinato de moog hypnotique. J'en redemanderais bien un peu, si bien que je le réécoute une fois encore en entier. Cela confirme tout le bien de ce groupe très prometteur, qui m'a donné tant de belles émotions grâce à leur musique finalement assez originale et riche de petits moments musicaux incongrus et bienvenus.

Ce que j'apprécie vraiment sur cet album, c'est que nous n'écoutons pas seulement du rock mélodique comme il en existe des dizaines et des centaines de groupes depuis quarante ans maintenant. Arctic Rain compose leurs titres avec de belles inspirations, truffés de breaks sympathiques, de chorus de guitares à des moments improbables, parfois sur des descentes harmoniques, et de détails qui s'apprécient au fur et à mesure des écoutes. Tout cela fait la différence avec la plupart de leurs cousins de style.