GÃœNTER WERNO Anima One [ 2023 ] |
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CD album + DVD Durée : 56.00 Style : Opera rock |
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Chronique : 20 avril 2023 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Juste après l’annonce officielle de son départ de Vanden Plas, à ma grande tristesse, le claviériste Günter Werno, présent depuis le début du groupe, sort son premier album solo, composé pour un groupe rock et un orchestre. Cet Anima One se décompose en cinq parties, de l’accordage des instruments aux trois mouvements de ce concerto moderne, et se termine en un petit rappel pour un public sous le charme, à en croire les tonnerres d’applaudissements à la fin du disque. Je suis toujours un peu apeuré lorsque je découvre une telle œuvre car malgré mon goût prononcé pour la fusion du metal et de la musique orchestrale, j’ai souvent été déçu par cet exercice périlleux, le piège étant souvent de trop charger la musique d’orchestre au détriment de la musique rock ou metal. Nous sommes donc ici en présence de l’orchestre Philharmonique de Kaiserslautern, accompagné des musiciens de Vanden Plas. Généralement, c’est le contraire, mais la part belle est ici faite pour les musiciens classiques. Le premier mouvement « Animabilis » me laisse assez dubitatif car je peine à m’accrocher à un fil conducteur concret, pas une mélodie plus dominante qu’une autre, pas un motif sortant du lot, tout reste à tâtons, discret, avec de longues envolées de cuivres, de vents et de cordes sans réelle cohésion ; le groupe cherche ses marques dans ce maelström tonitruant et semble bien timide comparé aux décibels envoyés par l’orchestre. Le deuxième mouvement « Animosus » paraît encore plus déstabilisant à cause du côté dissonant et très contemporain des parties d’orchestre. On se croirait parfois au sein des œuvres de Bartok, Katchaturian ou même Dvorak, mais en plus haché et disséminé. Ces quinze minutes paraissent si longues… Mais miracle, le troisième mouvement « Animato » se pose comme un monument de mélodies, où quelques thèmes majestueux à consonances slaves et folkloriques sortent enfin en plein jour et nous révèlent toute l’étendue du pouvoir mélodique de Günter et de son groupe (enfin… ex-groupe maintenant, je ne m’y fais pas…). De plus, Andy Kuntz nous ravit enfin de sa voix chaude et veloutée, accompagné par le timbre très doux d’Astrid Vossberg, pour une osmose vocale somptueuse qui clôture l’œuvre de la plus grandiose des façons. Pour le coup, les vingt minutes de ce mouvement passent sans problème dans la durée, tant il y a de changements d’atmosphères et d’émotions intenses. Pour le rappel « Bows and Encore », l'un des thèmes principaux, le plus léger de tous, toujours très slave dans l’intention, presque « stravinskiesque », est repris par tous les musiciens, pour un final mélodieux bien senti. Que dire en synthèse de cet album, si ce n’est qu’il révèle un travail titanesque de composition ? Les parties d’orchestre sont très chargées, techniquement et harmoniquement, si bien que les quatre musiciens de Vanden Plas paraissent très en retrait sur la plupart des moments, malgré quelques chorus de guitares et de claviers intéressants mais pas aussi captivants que sur leurs albums habituels. Cela est d’ailleurs très certainement volontaire. À noter le jeu de piano virtuose de maître Günter, jusqu’ici absent dans les albums de VP. Anima One est donc une énorme partition qui force le respect, assez décousue dans l’ensemble, mais le troisième mouvement rattrape à lui seul tous les errements et les incompréhensions d’avant. De ce fait, Günter Werno, déjà virtuose sans faille des claviers, s’inscrit comme un fabuleux compositeur de musique classique. J’espère vivement que cet "Anima One" se poursuivra avec un deuxième essai, plus homogène et plus immersif. |
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