CHRONIQUES ALBUMS

TARAH WHO ? est le projet de rock alternatif de la multi instrumentaliste Tarah CARPENTER. L'artiste est d'origine française mais s'est installée à Los Angeles depuis 2006. Jusqu'à récemment le groupe fonctionnait sous la forme d'un duo avec Coralie HERVE à la batterie. Deux albums ont vu le jour, « Little Out There » en 2014 puis « Supposedly, a Man » en 2021. Malgré le départ de Coralie, Tarh a pris la décision de poursuivre l'aventure désormais seule aux manettes. L'artiste est aujourd'hui de retour avec un nouvel album, « The Collaboration Project ».

On retrouve deux grands noms de la production derrière cet album à savoir Jason ORME (Alanis MORISSETTE) et Norm BLOCK (L7). Le résultat est relativement brut, dans l'esprit de ce qui pouvait se faire dans les années 90 mais en ré actualisé. On y trouve une production qui colle à l'esprit rock dépouillé, alternatif, fidèle à l'esprit de ces compositions.

Comme son nom l'indique, cet album est collaboratif. On y trouve un bon nombre d'artistes venus prêter main forte à Tarah dont justement Coralie HERVE revenue sur quelques pistes derrière les fûts. On trouve une douzaine de pistes sur cet album qui se lance avec « Asian Blood ». On y découvre un morceau énergique dans une lignée rock alternatif garage à l'image d'un L7. Les titres sont d'ailleurs assez courts sur ce disque. Il faut dire qu'on ne cherche pas à faire dans le progressif mais l'énergie la plus pure et la plus directe possible. On tient les riffs et on se lance sur des morceaux qui vont droit au but à l'image d'un « Royal Knight » même si TARA WHO ? Prend tout de même la peine d'apporter des nuances dans les ambiances post grunge de son titre. On trouve ainsi un défilé de titres fort sympathiques comme « Yay or Nay » ou « Sell It To The World ». On s'arrête aussi sur les mélodies de « Canary Song ». On sent l'influence du rock américain sur ce morceau. On se retrouve quelque part du côté de HOLE ou de THE BREEDERS et SONIC YOUTH, une rythmique au son dépouillé et une mélodie entêtante au chant. Cela fonctionne très bien. On s'arrête aussi sur le seul morceau en français de cet album, « R.A.D.I.O ». L'attaque est bien ciblée et bien sentie. La cible, les quottas des radios qui oblige à passer 40% de titres français sur les ondes radio et la bonne vieille soupe que l'on nous sert depuis des années. Je partage personnellement ce point de vue même si cela n'a pas empêcher de rassembler de beaux public sur la dernière tournée de GOJIRA dans de très grosses salles. Il s'agit d'un vrai débat et les indépendants doivent se défendre pour leur musique et ce titre exprime un bon point de vue sur cet aspect du business musical. On poursuit le déroulé avec d'autres bonnes choses comme « Push Me » ou « Toast The Brave » avant de conclure avec ce qui n'est pas une reprise des PINK FLOYD mais qui s'intitule tout de même « Money ».

TARA WHO ? Nous livre un nouvel album nerveux mais agréable qui trouvera son public du côté des fans de rock alternatif.