ELYOSE Deviante [ 2023 ] |
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CD Album Durée : 41.00 Style : Electro-gothico-nu-metal |
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Infos : | ||||
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
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Chronique : 22 février 2023 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Tout chaud déballé, le CD posé sur la platine, j’ai de grandes attentes pour ce nouvel album d’Elyose, le dernier album « Reconnexion » en date, ainsi que le EP « Persona », m’ayant grandement impressionné et les deux singles déjà sortis sur Youtube me confortant sur la qualité de l’évolution du groupe. Avant de vous expliquer la grosse baffe que je me suis prise en pleine tronche (malgré l’image que vous avez en tête, c’est bien évidemment positif, j’aime bien être battu par la musique !), je vous résume un peu ma découverte avec le groupe et sa chanteuse, également compositrice principale et claviériste, l’intrigante Justine Daaé. J’avais entendu parler d’Elyose depuis plusieurs années par-ci par-là au gré de mes recherches intensives de nouvelles émotions musicales mais je n’avais creusé plus loin. C’est avec l’album The Erinyes l’année dernière du label Frontiers, oeuvre magistrale de metal mêlant heavy vintage et moderne et chantée par trois vocalistes féminines internationales, l’élégante Italienne Nicoletta Rossellini (Kalidia, Walk in Darkness), la douce brésilienne Mizuho Lin (Semblant) et la troublante française Justine Daaé, que je me suis intéressé à leurs groupes respectifs. Etant donc fan de toutes leurs productions à présent (c’est malin !!), je me suis offert entre autres la discographie de Elyose (et en prime discuté par mail avec la très sympathique Justine) et suis tombé sous l’emprise de cette musique hybride, aux multiples influences, n’hésitant pas à mêler avec qualité et culot du Nu Metal le plus moderne à des riffs djent totalement sous-accordés, faisant fusionner le lyrisme de la voix de Justine au heavy le plus écorché de la dernière décennie, le tout orné parfois d’une teinte de prog ou d’une couleur death (notamment par l’apparition de chanteurs guest aux chants ultra-saturés). Voici donc, après Théogyne, Ipso Facto, Reconnexion, le Live in Paris et le EP Persona, le quatrième album studio nommé « Deviante ». N’étant pas patriote pour un sou, et encore moins chauvin, je me sens étonnamment fier d’être français quand j’écoute ce qu’on est capable de produire actuellement avec une telle qualité de composition et de son (et la majeure partie de mes récentes chroniques parlent de groupes français de grande qualité, Grandma’s ashes, Edenya, Parallel Minds, Monolithe, Dirty Shirt, Highway….). Quand je vous disais que j’avais pris une grosse baffe, c’est en partie grâce à la production monstrueuse (la « faute » au producteur et guitariste Anthony Chognard je pense), débutée d’entrée avec « Ils t’ont dit », véritable ouragan de décibels ultra-bas (mais comment une guitare peut-elle se jouer aussi grave, une dix cordes ???), accompagnée d’une rythmique basse-batterie saccadée et décharnée que ne renieraient pas Leprous ou même Meshuggah et surplombée de magie de la voix mi-claire mi-lyrique de Justine, véritable prouesse artistique de mélanger un tel flot de violence avec des ondes aussi mélodieuses, proches de la pureté divine. Ai-je besoin de décrire titre à titre mon choc et mon admiration, car cette folie créatrice ne s’arrêtera qu’à la dernière note de « L’assemblée », titre accueillant Cocozher en chanteur (Out of my eyes) rappant et growlant comme s’il déclamait ses derniers cris d’agonie, furieux le type !!! Les singles dont je parlais au début « Vendredi Noir » (le texte est purement génial !) et « Retour au réel » sont d’une efficacité redoutable, on entend presque du raggamuffin sur le premier au niveau de la scansion de la chanteuse et les intonations orientales du deuxième amènent une certaine légèreté au milieu de ce maelström métallique, mi-organique mi-synthétique. D’ailleurs les textes chantés en français habillent merveilleusement l’univers de Justine, nous immergeant dans un monde post-humaniste, carrément gouverné par l’informatique exacerbée et les machines omniprésentes ayant commencé à prendre le contrôle de l’esprit humain. « Humaine » et « Déviante » sont un bon exemple de cette dualité, cette confusion humain/non-humain ou pensée/agglomérat de giga-octets étant judicieusement relatée dans les paroles, tout comme les vidéos réalisées avec brio et reflétant cette atmosphère particulière. Pour n'oublier aucun titre, « Le glaive » et « L’emblème » sont de la même qualité que les autres brûlots déjà détaillés, en un style electro-gothic metal unique. « De la Lune à la Terre » nous propose une belle power-ballad très mélodique et en bonus, nous avons même droit à la relecture de « Retour au réel » version edit. Quarante minutes de metal moderne accueillant la plupart des styles actuels mélangés, pour une homogénéité parfaite et une osmose sans équivoque ! On pourrait croire que c’est trop court, mais c’est assez pour nos cerveaux juste humains… J’aurais juste un petit bémol à placer dans cette grande œuvre, les paroles sont un peu trop noyées dans le mix, et parfois il faut se munir des textes du livret pour réellement comprendre les mots de Justine, et c’est un peu dommage. C’est juste pour chipoter un peu.. Que dire de plus ??? Ruez-vous sur cet album « Deviante », si vous êtes amateurs de metal furieux et puissant, ouverts d’esprits et bientôt sensibles au charme indéniable de la maîtresse des lieux. M’est avis que ce disque fera partie des meilleurs albums de 2023 dans beaucoup de playlists mondiales ! |
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