CHRONIQUES ALBUMS

RED MOURNING se forme en 2003 à Paris. Le groupe ne tarde pas à enregistrer une paire de démos qui les amènent très vite sur les routes. On les verra notamment au Hellfest. En 2011, RED MOURNING retrouve le producteur Francis CASTE (ZUUL FX, THE ARRS, BUTCHER'S RODEO, ULTRA VOMIT) avec lequel ile enregistrent leur deuxième album, « Pregnant With Promise ». RED MOURNING poursuit sa route avec, comme bien d'autres, des changements de personnel. Cela n'empêche pas le groupe de revenir en 2022 avec un cinquième album, « Flowers & Feathers ».

L'avantage de travailler avec le même producteur depuis des années, c'est que celui-ci vous connaît bien. C'est à la fois confortable et cela évite les prises de risque mais lorsque l'on a quelqu'un comme Francis CASTE, on n'a pas forcément envie d'aller voir ailleurs. Et cela se comprend à l'écoute de ce disque. RED MOURNING a tout ce qu'il lui faut en termes de production. Tout est bien là, bien agencé, propre et puissant comme il se doit.

RED MOURNING n'est pas un groupe facile à classer. Leur style est une combinaison de blues, de stoner et de rock progressif. « The Coming Wind » ouvre ce disque avec un esprit retro. Les années 70 marquent encore et toujours les esprits. Le travail de composition est poussé. La mélodie et les arrangement ne déplairaient pas à un Steven WILSON. C'est étonnant quand on pense à ce que le groupe a pu proposer par le passé. On le retrouve ici posé et dans un registre auquel on ne s'attendait pas forcément. « Flowers & Feathers » est sans doute plus proche des racines groupes. Le blues et le stoner font leur retour avec un bon gros riff au service d'un morceau bien pensé, tout en énergie. Le mélange de cette énergie brute qui vient contre balancer cet esprit progressif est pour le moins original et très bien amené. Un titre comme « 225 » en est une bonne illustration. On passe par le blues à l'état pur avec « Blue Times ». Là pour le coup, tout devient plus simple avec une guitare acoustique et du chant. C'est limpide et clair. On n'a plus qu'à se laisser porter par les émotions. C'est aussi sur le cas avec « Six Pointed Star ». On croirait entendre DOWN qui doit sans doute figurer parmi les références du groupe. Je ne sais pas si TOOL en fait parti mais à l'écoute de l'introduction de « Aeon's Crest », on serait tenté de le penser. La suite du morceau est cependant bien plus énervée. On retrouve cet espèce de chimère stoner/progressif décidément bien intéressante. « Alien Language » amène un petit interlude quelque part entre le gospel et un truc psychédélique. Il s'agit d'une petite réussite qui certes à le rôle d'interlude mais fonctionne particulièrement bien. RED MOURNING reprend ensuite sa route avec « Forget I'm Alone » et ses gros riffs très power metal. On poursuit ensuite avec « Black Gold » et ses 7 minutes de stoner atypique avant de conclure par « Auburn ». On retrouve l'acoustique et un esprit blues/country des plus sympathiques.

RED MOURNING nous livre un album original, personnel et des plus intéressants avec de nombreuses influences.