HELIUM STATION Sanctuary [ 2021 ] |
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CD Album Durée : 68.00 Style : Rock/prog |
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Chronique : 11 juin 2021 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Je viens vous présenter aujourd’hui le deuxième album de Helium’s Station, projet ambitieux du guitariste/bassiste/claviériste Fabrice Lacourt. Ce « Sanctuary » vient de sortir sur les plateformes digitales officielles et nous présente un kaléidoscope de chansons, toutes plus variées les unes que les autres. Proposé comme un guest-star band, trois chanteurs et deux chanteuses se partagent allégrement les onze morceaux de cet album éclectique qui surprend l’auditeur à chaque plage. « Simple Life » débute les hostilités et on remarque tout de suite la qualité du jeu de Fabrice, fluide et très influencé néoclassique – on sent un certain Michael Romeo pointer à l’horizon… - accompagné de la voix suave de Marjorie Alias, alliant simplicité, mélodie et technique, comme un bon vieux morceau de Symphony X période Divine Wings. « One night pain » accueille le chanteur Alexis Dimitri, pour un autre bon moment de metal prog mélodieux, dont les lignes vocales sont du plus bel effet et restent bien en tête, et ça, c’est toujours un bon point… Et soudain, tout change avec « Heaven’s in your eyes » et la voix très chaude et soul de Natacha Kanga. Le morceau fait penser à un bon blues façon Journey des débuts ou encore comme Glenn Hugues sait si bien le faire lorsqu’il est inspiré. Le chant est impressionnant de maîtrise et Fabrice continue à nous illuminer de ses riffs et ses chorus de guitares impressionnants. L’ambiance baisse un peu en intensité avec cette ballade un peu longue, « Moonshine », chantée par Yann Rousseau, assez neutre d’interprétation, manquant un peu de mélodie et comportant trop de refrains répétés. La suite semble faire une pause dans le prestige avec « Praying for me », où la voix de Marjorie peine à convaincre tant elle est en dessous des instruments, point de vue intensité et puissance, mais gardant heureusement une belle mélodie dans son timbre. Sans aucune moquerie, c’est comme si Suzanne Vega décidait de reprendre un morceau des Foo Fighters, il y a un truc qui ne marche pas. Alors je m’inquiète vraiment en écoutant le convenu « Cursed Writer », pensant que tout a déjà été dit sur les premiers morceaux, mais la splendeur revient sur « Be Yourself », un mélange de jazz fusion et de funk fleurant bon le Jackson Five et le Stevie Wonder des années 70, le groove au rendez-vous, le feeling intense de Natacha fait à nouveau des merveilles et cette cassure de style au beau milieu de l’album ne plaira assurément pas à tout le monde. Moi, j’adore !!! Une autre ballade bien sympathique « Cling to your dream » nous fait apprécier la voix grave et douce de Yann Fable en une atmosphère très seventies, voire début eighties, rétro à souhait. Nouveau virage radical avec « Revenge is mine », le rock US est à l’honneur, si bien qu’on croirait entendre un inédit de Mr Big, voire un Bryan Adams bien musclé sorti d’on ne sait quel tiroir mystérieux de studio. Whaouh, ça fait taper du pied, dodeliner de la tête et Alexis semble s’éclater à fond sur ce thème frais et énergique, et que dire de Fabrice qui jongle avec ses cordes comme la précision d’un funambule qui planerait aisément dans les airs avec une assurance à tout rompre. « Sanctuary » commence très bien, avec un ersatz d’Alan Parson Project bien vintage et doucereux, allié aux sons de claviers que n’aurait pas renié Manfred Mann par exemple mais la voix constamment dans le même registre grave et sans relief d’Alexis (mais que lui arrive-t-il ??) peine à intéresser jusqu’au bout. Le thème est répété un trop grand nombre de fois, ce qui donne à l’ensemble un côté las et nonchalant. Mais c’était sans compter sur l’espièglerie du compositeur qui nous gratifie comme final d’un « Piece of mind », hybride jazz, rock prog et rythmes caribéens endiablés, mélange qui aurait pu être totalement à côté de la plaque et indigeste mais où les éléments se lient très bien et s’accordent par la voix à nouveau exceptionnelle de Natacha Kanga. Si j’osais une comparaison, je penserais à un morceau de Toto, où les musiciens de Kassav auraient collaboré avec Pat Metheny pour créer cette hydre improbable et finalement si charismatique. Un sacré voyage que nous propose Fabrice Lacourt avec ce travail de longue haleine et si dérangeant dans la composition… On sent nettement toutes les influences du guitariste mais sans qu’il n’y ait plagiat nulle part, l’ensemble part il est vrai un peu dans tous les sens et les claviers mériteraient un peu plus de présence, à l’instar de la production globale qui donnerait une autre dimension si elle avait été plus flamboyante, surtout sur les parties de batterie de Ben Marmier, impressionnant de dextérité et de précision tout au long de l’album. Tout cela est très prometteur et confirme le talent de compositeur, de mélodiste et de guitariste de sieur Lacourt, où inspiration et espièglerie jouent constamment en osmose. Cet album, de par son irrégularité, perdra la plupart des auditeurs frileux face à tant de changements musicaux, les autres comme votre serviteur se régaleront d’un album de plus bourré de surprise et de pugnacité. |
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