BURNT UMBER
Petroleum [ 2021 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 48.15
Style : Rock metal moderne
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : http://www.burntumber.net
 
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 01 mai 2021 , réalisée par IvanJack25
   
Je vais vous parler aujourd’hui du premier album des français de Burnt Umber qui, malgré un apriori concernant la pochette, indigne de moi, est devenu un gros coup de cœur au fil des écoutes. En fait, j’ai déjà connu de mauvaises surprises par le passé à propos de pochettes similaires, comme ce croquis sorti d’une bande dessinée énigmatique et inconnue. La musique de ces albums était souvent connotée classic rock voire blues rock mais très mal jouée ou de manière approximative et sans grande ambition.

Chez Burnt Umber, rien de médiocre, ni de pathos, ni encore d’ennui, le groupe nous propose douze compositions hybrides, schizophrènes même car inspirée du metal et rock moderne tout autant que de la pop et du prog des années 90 et 2000. Ce qui marque d’entrée est la production nickel et très pro de l’ensemble et la voix de Abby, qui résonne comme une onde de choc électromagnétique. Quelle puissance, quelle rage et quelle musicalité en même temps !!!
En lisant un peu le livret et la biographie, je ne suis pas surpris d’adorer ce groupe car certains des protagonistes (J War à la batterie, Mickael à la basse et Saturne Mezzasalma chanteuse et autrice) ont fait partie du super groupe The way I am, que j’avais adoré à l’époque, et je vois également que le guitariste Nay Windhead de Lag I run (excellent groupe que j’avais également chroniqué sur Pavillon666) a mis sa patte sur un titre « The Gap », superbe morceau d'ailleurs.

Un single sorti en vidéo sur Youtube « Drowned » donnait déjà bien envie de se plonger plus intensément dans la musique du groupe, mais perso, j’aurai mieux vu « Rainy Sunday » en vitrine, que je trouve beaucoup plus démonstratif de leur style et plus vif. De plus, placer un blast-beat en début et fin d’un titre qui n’a rien à voir avec le death-metal, je trouve ça gonflé, et j’adore ça.

Les compositions s’enchaînent les unes aux autres avec la délicatesse d’un éclair au chocolat dans la bouche d’un gourmand (ou d’une gourmande…) et les arrangements sont raffinés, mêlant une puissance métallique à la souplesse de mélodies superbes et alambiquées, n’hésitant pas à lorgner vers le prog, voir le post-metal parfois. Le tout est très homogène et l’on plonge vraiment bien dans l’univers très structuré et passionnant des cinq musiciens. Chapeau bas pour "Epidemic", toute en retenue au départ pour une belle flamboyance sur les refrains, orné de subtiles nappes de claviers bienvenus. Très beau moment également avec « Stolen Pic » et ses nappes de cordes délicates et pour le côté épique du chant magnifié.

Certaines ambiances me rappellent le groupe Kells, qui sévissait sur la région de Lyon dans les années 2000, mené avec brio par Virginie Goncalves au micro, qui elle aussi était très impressionnante vocalement. A noter la qualité d’interprétation des musciens et l’inspiration des chorus de guitare tout au long de l’album, comme pour seul exemple ce solo élégamment « flangé » sur l’entraînant « Love Philter », digne des plus grands.

Seul bémol, mais cela reste une appréciation toute personnelle, la reprise « Calling you » de la BO de Bagdad Café manque cruellement de relief, peut-être que cette relecture rock moderne de ce joyau d’émotion originelle ne sied pas du tout à ce genre de musique. Le débat reste ouvert, même la voix sublime d’Abby ne permet pas ici de transcender la chanson… Par contre, je vous conseille vivement la version acoustique disponible sur leur chaîne Youtube, où la magie opère véritablement et où l’émotion redevient sublime par cette mélodie vocale intemporelle.

Avec cet album, Burnt Umber fait largement sa place au milieu de la scène rock et metal française et il ne leur en faudrait pas beaucoup pour surpasser certains déjà bien établis. Je gage que le prochain album, si une telle inspiration demeure, ne sera pas loin du chef d’œuvre.







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