CHRONIQUES ALBUMS

C'est à Naples en 2004 que se forme SOUL SECRET avec comme postulat de départ un groupe de reprises. Au fil du temps les napolitains commencent à écrire leurs propres titres et les jouer en live. Les retours sont bons et cela encourage naturellement ces musiciens à poursuivre dans ce sens. SOUL SECRET arrive aujourd'hui avec un quatrième opus, « Blue Light Cage ».

On remarque d'entrée de jeu une très grosse production. SOUL SECRET a mis le paquet pour que le son de cet album soit impeccable. C'est du très gros en ce qui concerne les guitares saturées et d'une très grande finesse lorsque cela est nécessaire. Cet album a le mérite, même si ce n'est pas encore un groupe signé sur un label majeur, de pouvoir rivaliser avec les grosses sorties.

On commence cette écoute de 9 titres par un instrumental, « Opening Sequence ». Cela agit comme une introduction même si cela ressemble plus à un morceau. On note un niveau technique impressionnant chez ces musiciens. Ce n'est pas une grande surprise car c'est souvent le cas dans ce style. Il y a tout de même de quoi être surpris par une telle mise en place et un travail de préparation si conséquent. D'ailleurs, cela n'aura pas échappé à Derek SHERINIAN (ex DREAM THEATER, ex ALICE COOPER, ex YNGWIE MALMSTEEN...) qui a accepté de venir jouer sur le titre « The Ghost Syndicate ». Comme preuve de reconnaissance, on pouvait difficilement faire mieux. C'est aussi le moment de découvrir un chant heavy et mélodieux comme il se doit. « A President's Speech » commence à introduire des passages de plus en plus mélodieux avec quelques sons clairs et un tempo ralenti. La rythmique est toujours présente bien entendu. On remarque d'ailleurs le travail phénoménal d'un batteur hors du commun et des rythmiques dignes de MESHUGGAH. Bien entendu, le groupe tient à garder ses mélodies en avant et c'est bien ce qui est mis en avant sur l'interlude « Switch On » et le morceau « Blue Light Cage ». Il y aurait presque du PINK FLOYD dans la première partie ce titre, du PINK FLOYD des années 80. Mais comme nous sommes dans un style progressif, il y a forcément une évolution et celle-ci se fait vers quelque chose de plus metal et de plus massif. On garde cette tendance avec « We'll Become Dust » qui mélange parties mélodieuses et gros riffs avant de revenir au metal progressif avec « Going Home ». Vous trouverez dans ce titre des passages de basse très bien sentis qui font du bien à attendre. Pourtant indispensable, cet instrument passe plutôt rarement au premier plan mais lorsqu'il est mis en avant de cette manière, ce ne peut être que plaisant. On poursuit sur cette bonne lancée avec « Jump In Right ». On conclut avec le plus long titre de ce disque, « Breath And Recover » et ses 13 minutes. Il y a dans ce morceau une tentative fort intéressante avec des sonorités électroniques empruntées au monde de l'electro. Le mélange des styles fonctionne particulièrement bien. Les metalleux purs et durs n'auront qu'à bien se tenir et patienter jusqu'aux parties plus mélodieuses qui parcourent ce titre à rallonge et au sein duquel SOUL SECRET exploite tout son potentiel.

SOUL SECRET est impressionnant de technique et de savoir faire. Des compositions à l'interprétation en passant par les arrangements, tout y est. Il y a là un travail formidable que l'on ne peut que saluer.