CHRONIQUES ALBUMS

KFR, le projet solo de l'artiste Parisien Maxime Taccardi qui a sorti fin Juin un nouvel enregistrement intitulé "Nihilist", nous interpelle encore une fois. Cet album c'est tout un programme sortant des sentiers battus en 9 titres pour une heure d'écoute où les tableaux peints de l'artiste sont mis en musique sur fond de black-metal brut dans des ambiances sombres pour un art peut-être funèbre, mais pas que !

En effet, sous le patronyme de KFR (qui signifie Käfir, mécréant en arabe), Maxime vide ses tripes depuis l'an 2013 à l'aide de nombreux enregistrements plus malsains les uns que les autres.
Ici nous parlons de black-metal mais un black plus noir que noir empruntant les chemins torturés du dark et même de la "noise" dans des ambiances lugubres et glauques.
Guitare incendiaire, basse profonde, batterie lourde et lente la plus part du temps en fond d'écran. Et puis il y a cette voix monocorde et lancinante où les cordes vocales en guise d'instrument sont "irritées" et criées parfois en une sorte de "jusqu'au boutisme". Des lamentations personnelles et du vécu de l'auteur constituent les "lyrics" selon les titres.
Il y a aussi ces touches de claviers, même de piano insidieux qui viennent renforcer ce "mal-être" sonore parfois comme des mélopées infernales.
Et après certaines longues litanies, la rapidité et les dissonances viennent "pimenter" le propos afin de mieux nous martyriser la matière grise.
Alors on se retrouve comme immergé dans ce monde intemporel et on se laisse recouvrir par ces envois même si la production et l'enregistrement se veulent primaire et sale (lo-fi si vous voulez).
A noter que pour la première fois KFR avec 'Nihilist" a franchi la porte du Magnum Studio en Belgique où officie le bien connu Déhà.

Album à ne pas mettre entre toutes les mains notamment celles des non avertis de l'extrême black, mais quelle jouissance morbide pour tous les amateurs de "sombritudes" sans fond !