BENIGHTED Obscene Repressed [ 2020 ] |
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CD Album Durée : 43.17 Style : Metal Brutal |
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Chronique : 31 mars 2020 , réalisée par Chart | ||||
Il y a un truc lorsque l'on se penche sur un album de BENIGHTED depuis quelques années, c'est de bien regarder qui a enregistré quoi par rapport à l'album précédent. Bon, rassurez vous, Julien est toujours là au chant et sans lui je ne suis pas sûr que le groupe ait encore du sens. Depuis 22 ans que BENIGHTED a débuté, il y en a du beau monde qui est passé dans ce groupe. C'est la vie de certaines formations. Si certains tiennent leur line up pendant des décennies comme RAMMSTEIN d'autres font peau neuve assez fréquemment. Mais ce ne sont pas des inconnus des fans qui sont dans le groupe à cette heure-ci. Pierre et Emmanuel sont toujours à la basse et à la guitare. Olivier a laissée ses 6 cordes à Fabien et Romain sa batterie à Kevin PARADIS (SVART CROWN, MITHRIDATIC). On retrouve donc le le line up du précédent EP, « Dogs Always Bite Harder Than Their Master » sorti en 2018 en édition limitée afin de célébrer les 20 ans du groupe. BENIGHTED a depuis longtemps ses habitudes au Kollekeller Studio. Kristian est sans aucun doute celui qui connait le mieux le groupe, sans doute même mieux que certains de ses membres sans vouloir offenser personne. Après tant d'années, à aucun moment un album n'a pas sonné de la manière dont il devait sonner. Si vous avez aimé la productions des albums précédents et bien vous serez ravis par celle-ci. C'est certes sans prise de risque mais au moins, on est assuré de la qualité du résultat. C'est au niveau des compositions et de l'ambiance que vous risquez d'être un peu plus surpris. Attention, cette affirmation est toute relative ! BENIGHTED ne s'est pas lancé dans un délire stoner, techno, indus ou je ne sais quoi ! Non, dès les premiers morceaux « Obscene Repressed » et « Nails » vous serez directement remis dans le bain. C'est bien le BENIGHTED le plus récent que vous retrouverez, plaisant et brutal comme à son habitude. Par contre je commence à trouver les choses vraiment intéressantes avec « Brutus », même si la toute fin de « Obscene Repressed » m'éclate à chaque fois. Non, vous allez entendre de la guitare en son clair et ça, ce n'est pas la chose la plus commune chez ce groupe. Évidemment la suite est brutale et technique comme on aime mais avec beaucoup de passages qui viennent relier cet album à un autre plus ancien, « Carnivore Sublime » sorti en 2014. On retrouve cette touche hardcore rafraîchissante qui donne pas mal d'air au titre. C'est même dévastateur sur ce morceau. Il me tarde de le découvrir en live . « The Starving Beast » ramène un peu de lourdeur mais toujours avec un groove puissant avant de passer en vitesse lumière. Kevin PARADIS comme son prédécesseur Kevin FOLEY est des plus impressionnants mais on est dans BENIGHTED alors il fallait bien quelqu'un à la hauteur. On note aussi un premier invité au chant, Sebastian GRIHM de CYTTOXIN. Ce morceau est une nouvelle fois très bien construit et commence à me faire penser à quelque chose qu'il me semblait avoir perdu de vue depuis le départ de Liem à la guitare en 2012. BENIGHTED avait à l'époque, je trouve, une certaine tendance à assembler des riffs à la base assez peu probables. Mais tout le talent de la composition était justement de fabriquer un assemblage qui fonctionne à merveille. Je trouve qu'avec cet album c'est le retour de la structure improbable qui s'agence à merveille, un chaos bien organisé en quelque sorte. Cela se ressent d'ailleurs assez bien sur « Smoke Through The Skull ». A ce propos, l'introduction de « Implore The Negative » avec son air tribal est elle aussi surprenante mais ô combien agréable. Ce titre, aussi bien dans sa structure que dans ses riffs est un bel hommage au hardcore à la sauce black metal. On a même droit à un bel invité en la personne de Jamey JASTA de HATEBREED qui n'est pas là pour faire de la figuration. Et quel titre ! Réellement impressionnant ! « Muzzle » vient enfoncer le clou avec ses faux airs de SEPULTURA boosté à la nitroglycérine. Et on poursuit avec « Casual Piece Of Meat » qui après sa petite introduction vient littéralement vous sauter à la gueule pour vous mettre des tonnes de baffes. Mais il y a une petite nuance à apporter. Il y a une petite touche assez sombre qui vient de ces tonalités et ces riffs parfois black metal. Je m'arrête aussi sur « Scarecrow » qui garde cette ambiance un peu plus sombre qu'à l'accoutumé. L'alchimie fonctionne à merveille sur ces morceaux et d'une manière plus générale sur l'ensemble de ce disque. Pas le temps de ramollir qu'on repart déjà avec « Mom, I Love You The Wrong Way » sur lequel Karsten JÄGER de DISBLIEF vient prêter main forte à Julien... comme s'il en avait besoin ! Bon, qui vient partager le micro, ce sera plus juste. Là encore c'est une belle déferlante de 3 minutes 56 où l'inspiration est franchement grande. Kevin nous fait par ailleurs une belle démonstration de roulements sur l'introduction de « Undivided Dismemberment » avant que la vague ne vous submerge et ne vous entraîne. On conclue cette partie album avec « Bound To Facial Plague » qui décidément aura pour effet de vous tenir de bout en bout. On garde cette bonne dynamique avec « The Rope ». On est sur un titre peut-être un peu plus classique d'où sa position en bonus mais il faut dire ce qui est, c'est du haut niveau pour un bonus. Peut-être n'a-t'il pas été inclus à cause d'une thématique différente ? Et enfin en conclusion et en ultime bonus, une reprise inattendu du groupe SLIPKNOT. BENIGHTED s'approprie le morceau « Get This ». C'était déjà la boucherie dans sa version originale ben là, je ne sais pas comment le qualifier... Une boucherie plus plus plus... Mais on garde l'esprit de l'original que vous retrouverez sans trop de difficulté mais d'une teneur franchement barbare... BENIGHTED a remis la barre très haute. Bon, ce n'est pas forcément surprenant mais pas non plus très évident. L'esprit de ce groupe est particulier. J'ai le sentiment qu'ils sont vraiment les seuls à faire ce qu'ils font et de la manière dont ils le font. Cet album se place à merveille dans l'ensemble de la discographie du groupe. Il n'est pas évident de garder l'esprit d'un groupe avec des changements de line up fréquents et pourtant BENIGHTED arrive encore une fois à se surpasser. Bien hâte de les retrouver sur scène à défendre ces nouveaux titres. |
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