CHRONIQUES ALBUMS

VADER est de retour en 2020 avec un nouvel album, « Solitude In Madness ». Hasard du calendrier ou titre d'album changé au dernier moment ? En tout cas en cette période de confinement de la moitié de l'humanité, on ne pouvait pas faire plus approprié. Cela faisait 4 ans qu'on attendait une suite à « The Empire » même s'il y a bien eu l'EP « Thy Messenger » en 2019 pour nous faire patienter. On ne peut donc que se réjouir du retour de cette figure emblématique du death metal polonais. VADER fait partie des légendes du metal extrême polonais et ce retour sur album arrive à point.

Avec un début de carrière en 1983, un label de renom, NUCLEAR BALST, pour les soutenir VADER ne pouvait revenir qu'avec un album impeccablement produit. Nous retrouvons ce que nous aimons chez ce groupe et qui fait sa renommée depuis plus de deux décennies. Le son est parfaitement équilibré mais il n'y a pas de hasard. Même en changeant de studio et en optant pour le Grindstone Studios de Suffolk en Angleterre, le groupe a su préserver ses caractéristiques tout en apportant un peu de fraîcheur à son album.

Ce nouvel album de VADER est marqué par l'efficacité. Les titres dépassent rarement les 3 minutes pour une durée totale de l'album frôlant les 30 minutes. Comme à son habitude le groupe se veut direct. Personnellement j'ai toujours trouvé que ce groupe utilisait à bon escient ses influences heavy et thrash façon SLAYER pour les distiller dans un death metal efficace qui va droit au but. Cela fait de ce groupe de metal extrême un groupe néanmoins accessible par rapport à d'autres formations du même genre. Cela se vérifie plutôt bien sur un titre tel que « Snactification Denied ». Mais avant cela nous passons par des morceaux d'anthologie, une nouvelle fois. « Shock And Awe » ouvre ce disque sur une nouvelle pièce immanquable. Le temps passe et VADER ne baisse certainement pas en qualité. On sent un groupe massif et précis. Ce sont les ingrédients du succès du quauor une nouvelle fois vérifiés ici. « Into Oblivion » lui fait suite toujours avec la même intensité et la même puissance. La batterie de ce groupe assurée par James STEWART depuis 2011 fait honneur au batteur historique que fut Docent de 1988 à 2005. La batterie de VADER est naturellement un élément essentiel de la musique de ce groupe mais qui a aussi amené beaucoup de monde à s'intéresser à eux. Les plus anciens se souviennent de la claque monumentale que fut la sortie de « Litany » en 2000. L'esprit de Doc est toujours là, dans ces batteries impressionnantes. Malgré les changements de line up VADER a su garder ses lignes directrices. Peter a mené son groupe là où il le désirait avec encore aujourd'hui des morceaux puissants et implacables tels que « Despair », « Incineration Of The Gods », « And Satan Wept » ou encore « Emptiness ». Il faut reconnaître une certaine continuité dans cet album qui s'écoute d'une seule traite sans aucun temps mort. Il n'y a à aucun moment une perte d'énergie. La durée assez courte des morceaux donne l'impression d'un bloc homogène qui frappe fort, « Final Declaration », « Dancing In The Slaughterhouse » ou « Stigma Of Divinty » nous prouvent bien cette force de frappe dont dispose encore la formation après toutes ces années. On boucle cette écoute avec un titre un peu plus heavy mais néanmoins très puissant « Bones ».

VADER nous livre une nouvelle fois un album impeccable et implacable. Après toutes ces années la bande menée par Peter n'a toujours pas faibli. VADER reste une valeur sûre de la scène extrême polonaise.