CHRONIQUES ALBUMS

Voici un petit nouveau dans l’écurie du label Several Bleeds Records, Shoemaker Levy 9 nous vient du nord de la France et nous propose un très court premier album. 22 petites minutes, effectivement ça peut paraître très court, mais dans le cas de SL9, et étant donné la musique proposée par ces 5 excités, on peut dire de cette durée qu’elle est relativement raisonnable.

En effet, vu le déluge hystérique de violence et d’énergie que nous éructe à la gueule SL9, il serait très mal venu de s’enfiler 70 min d’une telle orgie de complexité musicale. D’ailleurs la faible durée de cet opus, nous renvoie directement à Dillinger Escape Plan qui semble avoir grandement inspiré le combo français. Alors vous vous dites sûrement que si la courte durée d’un album se révèle positive en fin de compte c’est que cet album doit être mauvais. Et bien non, ici on a à faire à de très bon musiciens qui maîtrisent de manière effrayante leurs instruments respectifs. Entre les riffs qui changent constamment alliant complexité, rapidité, dissonance, mélodie, la batterie totalement épileptique et le chanteur qui gueule à s’en exploser la gorge, tout ici est entraîné dans une véritable tornade de folie.
Mais là où cet album se montre intéressant c’est que toute cette hystérie reste absolument digeste, cela est notamment dû à l’excellente production, à la fois puissante et très claire qui permet de percevoir chaque note (et elles sont nombreuses !) des nombreux riffs. En plus de ça, les compos sont extrêmement bien conçues, car elles possèdent quasiment toutes un élément accrocheur comme un passage plus lent et oppressant à la Neurosis sur Beyond frontiers of asylum, ou alors elles conservent une ligne mélodique qui permet de ne pas se perdre dans ce labyrinthe musical.

Cet album est vraiment très bon dans ce genre, et plaira très certainement aux fans de post hardcore, mais le problème c’est que ce genre de musique a déjà été fait par un groupe encore plus talentueux, donc l’effet de surprise est un peu émoussé. Mais quoi qu’il en soit les 22 minutes proposées par Shoemaker Levy 9 resteront très intenses et déchirantes.