CHRONIQUES ALBUMS

Voici un groupe parisien qui ne sonne pas du tout comme un groupe parisien ! PHONOPATHS vient tout juste de sortir un premier album, enfin, il y a à peu près un an mais ce n'est pas très grave ! Enfin peu importe, formé il y a deux ans ce groupe déboule avec un album au titre à rallonge : « Sandwich, Ducks and Dishwasher: The Chronicles of Supertaste ». Pour une première charge, le quatuor a décidé de sortir l'artillerie lourde afin de vous emmener dans un monde clairement barré.

Pour un début, PHONOPATHS a décidé de frapper fort avec une production très aboutie. On a beau avoir un groupe au style des plus barrés, il fallait que l'ensemble soit parfait à l'écoute. Le travail au Liquid Studio a été fait consciencieusement et avec grand professionnalisme. Le résultat est impeccable.

Avec un style tel que celui-ci, c'est très simple, c'est soit ça passe, soit ça casse. Mais le terrain a déjà été travaillé en amont par des groupes tels que DEVIN TOWNSEND, THE DILLINGER ESCAPE PLAN ou MR BUNGLE. Le premier morceau « Chasing The Big Sandwich » vous mettra directement dans le bain. On pose les bases d'un album aux compositions particulièrement bien élaborées. Les riffs sont impeccables et pour le moins inspirés. Cela donne un ensemble au sein duquel les notes s'enchaînent avec dextérité. Le niveau technique du groupe est clairement impressionnant et tout ça emmené par des textes pour le moins décalés. On poursuit cette écoute avec « Readysh » aux riffs clairement impressionnants mais aussi parfois totalement décalés. On retrouve l'esprit le plus barré de Devin TOWNSEND notamment sur son projet « Zimmer's Hole » pour ne citer que celui-ci. L'écoute se poursuit avec « Down With The Over-eater Of Ducks Egg Omelets ». Le titre en dit long sur l'esprit du texte. Les paroles et les concepts sont décalés mais le chant l'est tout autant ici. Entre narration et chant, il y a là un gros travail de mise en place, tout à fait impressionnant. Souvent ceux qui réussissent à se faire percutants sont de gros bosseurs. Et les capacités sont là comme le prouve « Oronirik » avec ses nombreux mélanges allant de l'incantation mantrique en passant par une sorte de chant gothique et bien d'autres choses. Il y a de toute manière une matière énorme à décortiquer sur cet album comme le prouvent à juste titre « Trail To Trial To Try Hell » ou le très expérimental « Bullyshwashers ». Nous avons même droit à un morceau à rallonge au titre évocateur, « Superstate ». Durant plus de 13 minutes PHONOPATHS se lâche totalement. Ils partent sur un registre qui leur est propre avec des mélanges alambiqués que je ne peux qu'e vous inviter à écouter et juger par vous mêmes. Il y a du génie là-dedans, du génie sous ecstasy ou je ne sais quelle drogue euphorisante, à moins que ce ne soit simplement une quelconque folie non traitée ! On boucle cette folle écoute avec « Anarchik Kream Party » qui ne déroge pas à tout ce qui a pu être écrit jusqu'ici dans cette chronique.

PHONOPATHS est définitivement un groupe à part, un groupe complètement fou et qui pour une fois ne vient pas d'un pays anglophone. Cette petite perle est à soutenir et à encourager. D'ailleurs, un appel au label est lancé, il y a quelque chose à faire avec ce groupe !