LAG I RUN Vagrant sleepers [ 2019 ] |
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CD Album Durée : 73.00 Style : Metal éclectique |
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Chronique : 10 janvier 2020 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Plusieurs écoutes seront nécessaires pour tenter de digérer cet album, même pour les plus initiés d’entre nous, dont je pense faire partie. Neuf ans séparent leurs deux productions, et on comprend pourquoi autant de temps passé au vu de la complexité des morceaux et en même temps de la finesse d’interprétation et de cohésion. Onze morceaux composent cet opus, qui est l’œuvre du chanteur/guitariste/claviériste Nay Windhead, qui en plus d’être un sacré compositeur se révèle être un chanteur caméléon et un guitariste de prestige. L’éclectisme est le mot d’ordre avec Lag I run, et si on peut être rebuté au premier abord par cette profusion de styles musicaux différents, enchaînés les uns aux autres, on peut tout de même se dire que chaque chanson est à l’opposé de la suivante et personne ne s’ennuiera une seule seconde. Cela me rappelle d’anciens groupes qui avaient fait sensation lors de leur naissance par leur diversité et l’avance qu’ils avaient sur leur temps. Je pense bien sûr à Atheist qui avait débarqué en 1989 je crois avec un album Piece of Time qu’on avait appelé à l’époque du death fusion, tant ils avaient mélangé les guitares et les batteries rapides avec des styles musicaux improbables, même du jazz, ce qui n’avait jamais été fait à l’époque. Je pense aussi dans une moindre mesure à Voivod et leur thrash industriel au début des années 80 qui avait ravi les plus ouverts des métalleux de l’époque. Chaque morceau était une découverte et un univers à part entière. Lag I run me donne cette même impression d’entrer dans un monde différent à chaque chanson, le tout peut être estampillé metal progressif mais terme trop réducteur pour définir l’ampleur du phénomène, quelques touches de post-rock se font sentir tout le long, des relents punk défilent au rythme de plans de batterie rapides (« Nurble Mäs »), les guitares sonnent parfois comme du bon vieux Death (« Thirteen »), on pense également à la folie Strapping Yound Lad dans « Muscles muscles » et aux tendances syncopées de The Mars Volta et autres Coheed and Cambria. Des touches classic-rock et presque pop se font entendre par-ci par-là, mais il faut bien tendre l’oreille pour les percevoir. Parfois, le tourbillon reste suspendu, quelques séquences électro accompagnant un clavier nappé permettent à l’esprit de souffler comme dans cette étrangeté bienvenue qu’est « Jardin Français », puis la machine se remet à tournoyer, déversant son flot de saccades, de mélodies et de breaks totalement aléatoires. Quelques moments de répits nous prenant la main de temps en temps, pour nous permettre de suivre le fil avec des refrains qu’on peut retenir un peu mieux, comme dans les excellents « Dirty Napkins » et « We’re coming inside ». L’ombre de Queen est bien présente également surtout dans le fonctionnement des chœurs multicouches, flagrant dans « Someone » et dans le dernier pavé de quinze minutes « The isle », où tout ce que le groupe peut donner de bon est concentré ici, se permettant même de terminer sur un chœur lyrique bien envoûtant… Je suis lessivé ! Nay et ses trois acolytes ne font pas dans le bon vieux rock’n’roll type AC/DC, vous l’aurez compris, et cet album pourra perdre des personnes en route, tant les idées sont légions, mais heureusement bien agencées par le talent des musiciens. Forcément un coup de cœur, rien que pour appuyer ces moments de bravoure artistique. |
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