CHRONIQUES ALBUMS

THE OLD DEAD TREE a décidé de tirer sa révérence et c'est avec cet EP assez particulier qu'il est sur le point de nous quitter. Pour ceux qui l'ont oublié, ce groupe parisien s'est formé en 1997. Le groupe a sorti en 2003 un premier album, « The Nameless Disease » qui n'était pas passé inaperçu. En 2005 et 2007 THE OLD DEAD TREE sort respectivement « The Perpetual Motion » et « The Water Fields ». Il aura fallu attendre 12 ans avant de voir le groupe revenir en studio. Le parcours du groupe a été complexe sur le point de vue humain et cela explique un bon nombre de choses sur cette fin de carrière.

THE OLD DEAD TREE revient donc avec ce nouvel EP très particulier puisqu'il a été écrit en 1999, quelques jours avant la disparition tragique de leur batteur de l'époque, Frédéric GUILLEMOT. Le groupe s'était alors lancé dans l'écriture de leur album « The Nameless Disease » laissant de côté les morceaux de cet EP. Il aura fallu 20 ans pour que le groupe les ressorte du placard et se lance dans leur enregistrement, un moyen d'exorciser les peines et de rendre hommage à Frédéric GUILLEMOT sans aucun doute. Pour cela THE OLD DEAD TREE a décidé de travailler avec Olivier T'SERVANCX sur les instruments et Maxime BOUTAULT pour les voix. François Maxime BOUTAULT (BEHEMOTH, David HALLIDAY...) s'est chargé du mixage et Goran FINNBERG du mastering. L'ensemble sonne dans la parfaite continuité de ce que le groupe nous proposait à l'époque mais d'une manière un peu plus actuelle, plus claire et plus puissante. Cet EP représente parfaitement l'esprit du groupe que les fans de l'album « The Nameless Disease » devraient largement apprécier.

THE OLD DEAD TREE nous présente ses 5 titres avec en ouverture « Sorry ». On retrouve l'esprit du groupe tel qu'on l'a connu avec ses ambiances si particulières. THE OLD DEAD TREE n'est pas un groupe de doom mais tout comme ANATHEMA à certains moments de sa carrière, il y emprunte un certain esprit. Cela donne un titre profond où se côtoient l'énergie du metal et une certaine mélancolie. La puissance est pourtant bien présente et les riffs particulièrement bien sentis. On rentre dans cet EP par la grande porte avec l'esprit du groupe tel qu'on l'affectionne. On poursuit avec « Someone Should Know (The Truth) ». Ce titre un nouveau joli mélange entre profondeur, mélancolie et puissance. THE OLD DEAD TREE a toujours été un groupe qui a su mélanger et développer les ambiances. L'émotion est un point important au sein de ses compositions. Un titre de cet ampleur en est la preuve évidente. On change un peu de registre avec « Kids ». Ce morceau semble plus léger même si le chant de Manuel MUNOZ a toujours ce petit quelque chose de particulier. Il porte dans son chant une certaine émotion, comme s'il était en équilibre. Cette légèreté est de courte durée car on replonge dans quelque chose de plus profond avec « Raise ». Mais là encore la mélancolie laisse une place prépondérante au metal lorsqu'il le faut. L'intensité est toujours plus importante lorsque les contrastes sont forts mais surtout bien amenés et cette maîtrise est bien effective chez ces musiciens. On conclue enfin avec « The End...Again ». C'est sans doute le titre le plus doom de cet EP et une manière un peu plus mélancolique de conclure cet EP.

Avec un EP de cette qualité, on regrette sincèrement la fin de ce groupe. THE OLD DEAD TREE aurait pu profiter de cette occasion pour se relancer avec un nouveau line up. Il y a là une qualité que l'on risque de regretter. Cet EP n'est pas l'EP de trop, loin de là !