NOVEMBRE
Materia [ 2006 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine
Durée : 65.54
Style : Goth / Ambiant
  Infos :
  Contact label : http://www.peaceville.com
  Contact groupe : http://www.novembre.co.uk
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 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 16 avril 2006 , réalisée par
   
Novembre est un groupe italien qui a déjà parcouru un bout de chemin. En effet, ils ont été pour ainsi dire parmi les précurseurs de ce style sombre qui a engendré énormément de groupes Goth/Dark/Doom et autres. Leur évolution les a menés à privilégier ce côté mélancolique.
Pourtant, j'ai été un peu déçu par Materia. Je dois dire que je m'attendais à bien plus poignant. En fait, le combo semble avoir évolué vers une ambiance "blasée", celle que l'on peut ressentir après avoir vécu un coup dur et s'être dit "tant pis, je ferai avec". Auparavant, Novembre vous faisait plutôt dire : "passe-moi une corde, et attache-la bien..."

Cependant pas de précipitations, c'est différent mais ça n'est pas nul, loin de là. On a droit à d'incroyables lignes de chant, d'une justesse et d'une pertinance touchante. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, nulles nappes de clavier soulevant sans cesse le tout, nuls choeurs poignants, on a affaire à un savant jeu d'arpèges et d'accords qui se dispensent de toute fioriture. Chant alterné en anglais et en italien, parfois doucement fredonné (Memoria Stoica), doublé la plupart du temps (Reason, Aquamarine, Jules...), il est constant et s'intègre bien aux ambiances. Je n'ai pas vraiment trouvé de parties très "clichesques", ce à quoi on a souvent droit dans ce genre de musique. Vous entendrez évidemment des parties accoustiques, notamment la très sympathique intro de Geppetto, aux accents traditionnels italiens.
Dans l'ensemble, l'album suit une ligne droite, axé sur la formule très Gotheuse des lourds accords derrière un lead en son clair. La batterie m'a agréablement surpris, utilisant incroyablement souvent la double pour un groupe à la musique se voulant mélancolique. Et ça passe très bien...Ce qui m'amène à tirer mon chapeau au groupe niveau composition.

On doit attendre le quatrième morceau, Aquamarine, pour entendre de bonnes parties de growls. Là aussi, le chanteur assure, très bonne voix, un grain légèrement torturé. Cependant, cet album s'écoute comme tout album de musique douce et mélancolique : en fond. Et pour cela, on oublie vite la musique qui tourne, ne se rendant pas même compte que le morceau vient de changer (notamment entre le second et le troisième morceau, Memoria Stoica et Reason). Cet effet malencontreux a pour résultat l'inévitable ennui. On est lassé au bout du 8ème morceau, et quelle erreur, puisque les derniers sont les meilleurs. En effet, sur les derniers morceaux revient ce growl très "black-doomesque", que je rapprocherai du chant (quant il n'est pas trafiqué) d'Herr Morbid, le chanteur de Forgotten Tomb (si si, écoutez bien les morceaux où sa voix n'est pas ultrasuprasubsaturée...). Croma et Nothijngrad, les deux derniers morceaux, sont pour moi les plus aboutis. Un titre tire vraiment son épingle du jeu, à savoir Promise, notamment grâce à son intro sample/lead aigu. Le rythme est plus soutenu et nous fait oublier l'ambiance tristounette recherchée.

Pour conclure, je dirai que cet album, bien que grandement interprété et composé, ne constitue pas l'aboutissement final de ce qu'un groupe comme Novembre est capable de faire. L'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous, même si l'on pourra apprécier le contournement par le combo de tous les clichés du genre. La longueur du CD (plus d'une heure pour 11 titres...) n'est également pas un atout majeur pour l'élever très au-dessus du rang de "musique de fond". On est très loin des tout premiers plus, bien plus et ô combien plus sombres, et ce skeud est à réserver à tout amateur de crises de bads poignants au coucher du soleil, un verre à la main et un soupir étranglé qui sort de la poitrine, pas plus.







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