HYPNO5E A distant dark source [ 2019 ] |
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CD Album Durée : 71.30 Style : Post metal |
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Chronique : 07 octobre 2019 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Attention : chef d’œuvre à l’horizon ! Cocorico, ce sont les Montpelliérains d’Hypno5e qui gagnent le panier garni de l’un des albums les plus achevés et aboutis de l’année. Quelle claque monumentale je viens de me prendre, la même que lorsque le « Back to you’ve never been » de Hacride était sorti en 2013 ou encore le « Pelagial » de The ocean de la même année, le style de ces trois groupes ayant d’ailleurs la même racine et la même atmosphère post-metal très appliqué et inspiré. On entre tout de suite dans le bain avec les 12 minutes de « On the dry lake Part II », sorte de mixité entre une mélancolie des plus sombres et un déluge de metal ultra-syncopé à la Strapping Young Lad, orné d’une voix tantôt claire et volatile, tantôt hurlée à outrance, comme si les dernières heures du vocaliste (et guitariste) Emmanuel Jessua avaient sonné (belle performance schizophrénique de ce chanteur à part)… Cette alternance des deux facettes extrêmes de la musique d’Hpno5e fait partie de leur identité depuis leur premier album, mais ici la production ultra-léchée rend encore plus vivante la précision d’exécution des instruments, la batterie en premier lieu. On navigue donc avec les trois prochains morceaux, déclinés en plusieurs parties, dans les méandres de la subconscience, enrobée de poésie morbide et de métaphysique obsédante, surpassée par une voix narrée théâtrale, comme si le son et les paroles sortaient des limbes majestueux pour mieux hanter chaque esprit attentif de ce lieu loin d’être serein… On se prendrait presque à devenir spectateur d’une rétrospective d’un vieux film oublié et irréel et noir et blanc, en oubliant, le présent, la réalité… Alors « In the blue glow of dawn », « A distant dark source » et « On our bed of soil », chacun avec ses trois parties enchaînées, nous distillent une musique puissante dont certains passages ne sont pas sans rappeler les rythmiques de Gojira ou encore de sieur Townsend dans ses heures les plus torturées. Parfois la voix se fait à nouveau éthérique, quelques cordes lumineuses enveloppent cette beauté vocale et certaines guitares électro-acoustiques, jouées en double harmonie, lorgnent un peu du côté du romantisme exemplaire de Pain of Salvation, pour notre plus grand bonheur. « Tauca » termine ce bal maudit sur une agonie de cri, tel un appel désespéré à l’attention d’un vide total intersidéral, où l’infini du ciel nocturne pourrait se mêler aux gouffres abyssaux des océans les plus inconnus… Supplication face à la mort pour réclamer un peu plus de vie, prière sans fin aux fantômes des ténèbres, et au-delà, la beauté des rêves lointains, comme un espoir tonitruant face à l’avenir, comme une lueur presque imperceptible crevant l’opacité de nuages dont la source nous reste inconnue… Cet album passionnera les fans du genre, le caractère totalement schizophrène voire bipolaire de la musique ravira les esprits les plus demandeurs de nouveauté, l’art d’Hypno5e est de capter notre attention à chaque instant, sans que nous puissions prendre une seconde de répit. Le groupe nous embarque dans sa noirceur teintée d’éclaircies vivifiantes, sans que nous puissions rien tenter pour nous débattre de son étreinte opaque. Cette œuvre est tout simplement géniale ! |
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