VESPERINE Éspérer sombrer [ 2019 ] |
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CD Album Durée : 50.00 Style : Post-metal |
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Chronique : 03 juillet 2019 , réalisée par IvanJack25 | ||||
VESPERINE « Espérer sombrer » Depuis quelque temps, je me mets à chroniquer des albums de post-rock et post-metal, oui, oui, le quadra hanté de metal depuis Ride the Lightning, Balls to the wall, Shout at the Devil et autres The Number of the Beast, aime aussi le metal moderne. La faute à Klone, Hacride et The Ocean dont j’adore le travail artistique depuis quelques années et qui m’ont un peu sorti du metal vintage dans lequel je m’étais nonchalament vautré. Alors me voici avec le premier album des lyonnais de Vesperine dans les oreilles... Dès les premières notes, on se sent happé vers l’intérieur, dans l’obscurité. Vesperine nous promet une petite promenade dans les méandres des noirs sentiments de l’être humain. Seulement humain ? Pas sûr, car à la lecture des textes de « Nous, photosensibles », on se demande si nous n’assistons pas au monologue d’un vampire solitaire, luttant encore désespérément contre son état perpétuel de damné, ne supportant aucune sorte de clarté. Petit à petit, la lumière se confond avec la nuit, elle devient la nuit même, assimilée à une couleur blafarde, propre aux méditations les plus torturées et angoissantes. « Mille couleurs » continue de nous enfoncer lentement sous la terre, les deux parties de « L’immensément noir » nous font presque suffoquer par la lourdeur des guitares et la lenteur du rythme. Les textes sont d’une poésie noire, superbement malfaisante, écorchée et forment une ode aux sentiments les plus infiniment mélancoliques et sombres, une ode aux ténèbres, comme « Crépuscule et aube », qui vacille entre mots gris foncés et émotions opaques, impossible à troubler, ni à traverser… Quant à « Celui que l’ombre pénètre », elle vient anéantir le plus petit espoir de l’esprit à retrouver l’air respirable de la surface, ne sachant si nous sommes enterrés vivants quelque part, ou si nous nous noyons doucement, dans l’immersion d’une flaque existentielle moite et visqueuse, dont on ne pourra de toute façon jamais s’échapper… Nous sommes à jamais dans les plus profondes limbes de l’éternité... mais toujours vivants... Le post-metal décharné de Vesperine, lorgnant sur le doom moderne, ne peut laisser indifférent et reste assez unique en son genre, on notera un peu d’influence moderne de Cult of Luna et The Ocean et leurs derniers opus, « Pelagial » en première ligne qui narrait, lui également, une lente immersion dans les abysses des océans de notre planète. Dommage que l’alternance voix claire/voix hurlée se fasse entendre beaucoup trop en faveur de cette dernière, le timbre ultra-forcé de Rémi Lasowy risque de lasser à force d’écoute. Cet album présente un lent voyage qu’aurait adoré Lovecraft pour imager ses textes les plus hantés, une lente descente au sein d’un cauchemar tenace, pour ceux qui espèrent sombrer… Un très bon disque, mais à ne pas écouter si l’on est dépressif voire suicidaire, ce serait vraiment une très mauvaise idée... |
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