CHRONIQUES ALBUMS

Jimm a pris le parti de former son propre groupe sous la forme d'un projet solo en 2005, du côté de Paris. Il est vrai que nous ne sommes jamais aussi bien servis que par nous mêmes et qu'il s'agit du meilleur moyen de bénificer de la plus grande des libertés. Ce chanteur mutli instrumentaliste a tout de même choisi un batteur pour l'accompagner, Guillaume « Turbo » ZITO, sur ce nouvel album « Distorsion Cérébrale » sorti en 2018. Il s'agit pour l'heure de son troisième album. Et si le musicien travaille plus ou moins seul, il aime bien s'entourer. Pour le mixage de ce disque, nous retrouvons Fred DUQUESNE (MASS HYSTERIA), l'assurance d'une bonne production. Les ingrédients sont réunis pour une écoute de qualité.

JIMM a fait le choix du rock, du punk et des grosses guitares. Armé de ses Les Paul branchées sur Mesa Boogie et Marshall, l'artiste est prêt à vous assainner une série de titres au gros son. On rentre dans le vif du sujet avec « Big Brother » en mettant d'entrée de jeu les choses au clair. Il y a là un mélange de rock et de punk dans le fond et dans les textes. Le tout est servi avec une énergie décoiffante. On pense à TAGADA JONES mais avec un esprit plus lourd et plus massif. Il vaut mieux éviter de passer à côté des solos car c'est ici que le musicien exprime au mieux sa technique. Si les riffs sont directs, les solos sont pour le moins alambiqués et très bien menés. On ralentit quelque peu le tempo avec « Ton Blues dans la Peau » mais avec un tel nom de chanson, on pouvait s'en douter. Si la base est blues, la forme est très clairement rock avec un son massif. On gagne en lourdeur avec toujours ces solos impressionnants parce que rapides et très bien agencés. On poursuit avec encore un peu de lourdeur et le titre « Prisonnier de Dieu ». On garde cette base bluesy tout en y apportant une bonne dynamique par le chant. « Prêt-A-Penser » vient relancer la machine à riffs punk/rock rapides. C'est encore une fois intense, simple et efficace. JIMM est taillé pour le live et il me semble que ce groupe mériterait déjà une bonne couverture dans la mesure où son travail est d'une grande qualité. Même dans ses morceaux plus « doux », l'intensité ne retombe pas comme en témoignent « Rancune » ou la reprise plus inattendue de Serge GAINSBOURG « La Chanson de Prévert ». Il y a bien sûr ces morceaux à la sauce punk qui eux ne font pas dans la dentelle comme « L'Ivresse du Pouvoir », « La Haine » ou bien entendu « Distorsion Cérébrale ».

JIMM signe un album de rock comme on les aime. C'est particulièrement réussi et tous les ingrédients sont là. Je vous invite donc à écouter ce disque, les précédents et rendez-vous au prochain concert du groupe !