LACUNA COIL
The 119 show - Live in London [ 2018 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine Double CD Live
Durée : 124
Style : Metal gothique
  Infos :
  Contact label : http://www.centurymedia.com
  Contact groupe : http://www.lacunacoil.com http://
  pavillon 666
Pavillon 666 - metal rock webzine Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 04 mars 2019 , réalisée par IvanJack25
   
Quel bonheur de retrouver un groupe que l’on avait adoré à ses débuts, qu’on avait laissé un peu tombé pour d’autres tendances ou d’autres envies et qu’on redécouvre avec encore plus d’affection, car nous avons mûri avec les années, et le groupe en question aussi.. Comme un vieil ami avec qui nous avions fait un bout de chemin intense, puis nous nous étions perdus de vue à cause des aléas de la vie de chacun et que nous nous retrouvions au détour d’une rue ou d’un concert.

Pour ma part, j’ai redécouvert Lacuna Coil l’année dernière au festival La guerre du Son dans mon fief de Franche-Comté, là où ils nous avaient mis une claque de malade, balayant tous les autres groupes pourtant très bons et intéressants. Ainsi le professionnalisme, le son et les compositions ultra-rodées avaient réussi à surpasser tout le monde. Mais je n’avais pas été totalement comblé, car beaucoup de chansons récentes avaient été interprétées et je m’étais arrêté à Comalies (2002) et avais fait un petit retour avec Shallow Life en 2009 pour presque totalement oublier le groupe. Honte à moi !

Et voilà qu’ils sortent ce double live pour leur 20 ans de carrière, ainsi qu’un superbe livre retraçant leur épopée, décoré avec soin de multiples photos et articles sur cette vie mouvementée. Et là, dès les premiers morceaux, mes yeux se couvrent, s’embuent même, à l’écoute des premiers morceaux qui m’avaient tant intéressé à la fin des années 90. «A current Obsession» et «1.19», tirés du deuxième album Unleashed memories, annoncent la couleur, c’est grave, c’est lourd, c’est puissant, énorme musicalité et puissance vocale. Le duo Andrea Ferro/Cristina Scabbia fonctionne toujours à merveille, même si le mâle a forcé sa voix jusque dans les tréfonds macabres parfois, cela transcende la beauté de la voix de la belle italienne, qui continue à me faire fondre avec «My wings», tiré du 1er album, déjà excellent In a reverie, et «Veins of glass» du même opus, chanson par laquelle j’avais découvert Lacuna Coil sur un sampler du mag Rock Hard...

«End of time» est bienvenue pour mettre un peu de douceur ici et là et présenter un beau duo vocal entre les deux acolytes. La musique n’a pas pris une ride, même si le côté gothique a été un peu effacé par un son death sur certains albums récents... «Blood tears dust» du dernier album Delirium fait un tangible duel avec l’excellentissime et tubesque «Swamped». «The army inside» par contre, tiré de l’album Dark Adrenaline me laisse de marbre (ben oui, ça arrive.. )

Un autre moment d’émotion sur «One Cold Day» (album Broken Crown Halo), morceau superbe en hommage à Claudio Leo, l’un des guitaristes d’origine décédé en 2013. De sacrés frissons...

Le dernier album Delirium est tout de même un peu à l’honneur avec la tuerie presque thrash qu’est «The house of shame» qui voit Andrea growler sans crainte, contrecarré par une encore plus belle performance vocale de Cristina. «When a dead man walks» renvoie du passé un beau refrain dans nos oreilles grandes ouvertes et «Tight rope» nous replonge dans le culte Comalies avec à nouveau un refrain entêtant et nostalgique...

«Soul into hades» est annoncé, tiré du tout premier EP éponyme du groupe de 1998, plus atmosphérique et plus mélodieux, moins hargneux, et qui a à peine pris quelques rides.. Mais ne boudons pas tous ces moments de nostalgie, Lacuna Coil ne renie aucun des moments forts de sa carrière et c’est tant mieux...

«Hyperfast» (EP Halflife) nous surprend par son couplet à peine dissonant et non moins intéressant et termine de bien belle façon le premier CD de ce live exceptionnel. A noter le toujours excellent bassiste Marco Coti Zelati, présent avec les deux vocalistes depuis les débuts et qui est également le principal compositeur du groupe. Les nouvelles recrues Ryan Blake Folden à la batterie et Diego Cavalotti à la guitare ne sont pas en reste et se sont élégamment bien intégrés au son du combo italien.

La deuxième galette commence plus légère mais pas moins dynamique avec un extrait de Shallow life, «I like it» bien pop et dont la voix de Cristina me fera toujours penser à Madonna, si, si, écoutez bien... Le groupe enchaîne l’un des tubes de Comalies «Heaven’s a lie» dont la terre entière se doit de chanter le refrain à tue-tête : Set me free, your heaven’s a lie !!!! S’ensuit «Senzafine», une petite perle chantée en italien, superbe d’émotion et Comalies, le morceau-titre cette fois est interprété à merveille par une Cristina bilingue bourrée d’émotion sur cette power ballad qui fait toujours son effet.

Une petite virée à nouveau dans le plus controversé Karmacode avec «Our truth», beaucoup plus commercial, sautillant et peut-être destiné au marché américain tant le gimmick chanté par Cristina est fait pour être déclamé par tout un public déchaîné et qui ne dépareillerait pas dans un concert d’Evanescence (groupe que j’apprécie particulièrement aussi...), «Closer» du même album suit de près cette intrusion dans l’envie de ratisser large, avec ce format radio stéréotypé et compact, refrain ultra-entendu, mais sans grand intérêt artistique pour moi.

Un petit intermezzo instrumental plus tard, laissons flotter nos sens et notre esprit en nous délectant de ces versions piano-voix de «Falling» (EP Lacuna Coil) et «Wide awake» (Shallow life), n’hésitant pas à nous traverser de frissons vivifiants, grâce à cette puissance vocale empreinte de mélodies incroyables, quelle chanteuse hallucinante. Je ne veux pas redescendre de ce ciel de beauté musicale. Mais il faut bien se réveiller un jour, avec le single de Broken Crown Halo, «I forgive (but I won’t forget your name)», en demi-teinte et un peu trop pop, par rapport à ce qu’ils viennent de nous présenter. De plus, la voix de Cristina est doublée dans les refrains comme un enregistrement studio, ce qui rend un peu moins authentique cette interprétation dispensable...

Tout au long de ce spectacle, l’interaction entre le public et le groupe est délectable, on sent les âmes toutes acquises à l’art de Lacuna Coil et le groupe est très ému de recevoir tant d’amour et d’acclamations mérités. Cela continuera bien sûr avec leur superbe reprise du «Enjoy the silence» de Depeche Mode, morceau qu’on croirait fait pour eux tellement il leur colle si bien vocalement et musicalement.

Mais il faut bien que les choses aussi uniques et belles fussent-elles aient une fin, c’est «Nothing stands in our way», autre tube du groupe et titre de leur book que je vous conseille si vous êtes fans comme moi, la voix de Cristina se refait Madonniesque et achève ce show londonien inoubliable pour ceux qui y ont assisté, j’en suis sûr...

Tous les disques du groupe, albums et EP ont été à l’honneur, comme de beaux instantanés restés gravés pour notre mémoire, quel beau cadeau pour les fans d’avoir retracé avec tant de talent ces vingt ans de carrière pour leur tout premier live. On espère alors vingt autres années d’excellence pour ce groupe atypique et magnifique. Bon, je vais vite m’acheter les albums que j’ai manqués durant ces quelques années, je dois réparer mon oubli... Je crois que je suis déjà en manque de leur musique... Album à posséder à tout prix, un chef d’oeuvre !







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